Liège: les psychologues du CHU en soutien aux femmes violées en …

C'est à sa demande que deux psychologues du CHU de Liège sont parties à Bukavu où elles ont pu se rendre compte de la situation dramatique que vit la population au jour le jour. Parmi elles, Mireille Monville travaille depuis 10 ans en victimologie appliquée. Arrivée à l'hôpital de Bukavu avec sa collègue Céline Wertz, elle a tout de suite constaté l'ampleur de la violence dont les femmes sont victimes dans l'est du Congo. "Nous avons vu dès le premier jour, une petite fille de cinq ans qui avait été enlevée pendant la nuit, violée et mutilée. Aujourd’hui, ce sont de plus en plus des petites filles qui sont victimes de violences sexuelles. Le plus jeune cas opéré à Bukavu avait deux mois."

Dans le Sud-Kivu, Le viol collectif est véritablement utilisé comme arme de guerre. Les femmes violées, souvent devant la communauté, ont de fortes difficultés à se réintégrer dans la société." Quant à la question de l'avortement, le sujet reste tabou. "La plupart du temps elles ne désirent pas avorter" affirme la psychologue. "Elles n'y pensent même pas.  Par contre, il faut travailler le lien, l'attachement avec cet enfant et travailler le lien avec la communauité de cet enfant qui est souvent considéré comme un enfant sorcier." 

Les deux spécialistes ont effectué un travail avec les psychologues et des cas cliniques. "Ensuite nous avons abordé la charge psychologique de l’équipe sur place. Il faut savoir qu’on n’est jamais préparé à un drame qui touche le cœur d’une communauté." A terme, la collaboration devrait déboucher sur la mise en place là-bas, de consultations psychologiques qui permettraient aux femmes qui ont été violées depuis plusieurs années, de pouvoir en parler. "Pour les patientes, le plus important est de pouvoir, après ces atrocités, passer de la survie à la vie".

Les deux psychologues ont également rencontré le recteur d'une des universités de Bukavu afin de mettre sur pied un master spécialisé en psychologie traumatique. Ce qui devrait permettre de former et d'accueillir des stagiaires congolais au CHU de Liège. Enfin, des vidéoconférences seront organisées tous les mois entre les deux institutions pour notamment analyser des cas cliniques.

Cathy Massart et Erik Dagonnier

 

 

 

 

 

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