L’étayage, le verbiage et les enfantillages

La psychologie de l’enfance est une discipline absolument fascinante, qui par bonheur dispose d’un vaste réseau de spécialistes pour expliquer sa bonne parole aux parents — lesquels, disons-le, ont parfois bien besoin de ces conseils. Mais encore faut-il pour cela que ladite bonne parole n’ait pas trempé trop longtemps dans le jargonnage de la pédagogie, dans lequel les notions les plus élémentaires peuvent devenir absurdement compliquées. En témoigne cet extrait d’une info-lettre que, en ma qualité de papa, j’ai reçue ce matin de l’organisme Vers l’avant, qui pond régulièrement ce genre de capsule-conseil (pas toujours aussi absconses, heureusement) :

L’ÉTAYAGE : l’art d’accompagner chaque enfant dans son développement

Qu’est-ce que l’étayage?
C’est l’ensemble des interactions où un partenaire détenant plus d’habiletés que l’enfant le soutient dans un processus actif et dynamique. Ces interactions d’étayage consistent à construire avec lui lors des bourgeons d’émergence. Ces périodes «sensibles» d’apprentissage sont situées dans sa zone proximale de développement. La ZPD signifie la distance entre le niveau de développement actuel et le niveau potentiel. Concrètement, c’est l’intervalle entre le moment où l’enfant exécute seul une tâche versus avec aide. Par l’observation, l’adulte offrira de l’aide bien dosée et se retirera graduellement afin que l’enfant puisse devenir autonome.»

C’est une pièce d’anthologie, avouez. Même en se forçant, le Conseil supérieur de l’éducation ne fait pas toujours mieux. Et en bout de ligne, le papa en moi croit comprendre qu’il pratique déjà l’«étayage», mais il a aussi la désagréable impression que sa job vient de se compliquer par un facteur 10…

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