LES PETITS CADEAUX MODIFIENT LES PRESCRIPTIONS DES MÉDECINS

En raison d'abus manifestes, le code de la santé publique interdit aux médecins de recevoir de l'industrie pharmaceutique des cadeaux de grande valeur. Seuls sont tolérés des petits cadeaux en rapport avec l'exercice professionnel comme des stylos à bille, des blocs notes. Mais les firmes ont une bonne connaissance de la psychologie et de la sociologie. Elles utilisent ces petits dons pour agir sur l'inconscient des médecins. Et obtenir des modifications des prescriptions en leur faveur. Pour la plupart des médecins, recevoir un crayon, ce n'est pas de la corruption. C'est vrai. Mais ils pensent aussi que cela n'influence pas la rédaction de leur ordonnance. Et cela, c'est complètement faux. Paradoxalement, les petits cadeaux ont plus d'influence sur les gens que les gros. Accepter une grosse somme d'argent, ou un cadeau coûteux, c'est réprouvé socialement. Mais, un stylo, ce n'est rien…

UN PRÊTÉ POUR UN RENDU
DES LOGOS EFFICACES
L'exposition répétée à des logos est un autre moyen rentable de promotion commerciale. Une étude réalisée aux USA montre la puissance d'impact des logos, mais aussi qu'il est possible d'y résister. La comparaison a été faite entre des groupes d'étudiants en médecine de l'université de Pensylvanie et de l'université de Miami. En Pensylvanie, les étudiants sont informés des techniques de marketing des firmes, et la publicité pharmaceutique est interdite au sein de l'université. À Miami, les étudiants ne sont pas informés, et ont l'habitude d'être exposés à la publicité des firmes. Dans chaque université, les étudiants ont été divisés en deux groupes. Un groupe était exposé de façon répétitive aux logos d'un anticholestérol à base d'atorvastatine. Le deuxième groupe, non exposé à la publicité, servait de groupe témoin. À Miami, les étudiants du groupe exposé au logo étaient beaucoup plus nombreux à préférer l'atorvastatine à d'autres anticholestérols, que ceux du groupe témoin. En Pensylvanie, les étudiants exposés au logo étaient deux fois moins nombreux à choisir l'atorvastatine que ceux du groupe témoin. La réaction défavorable des étudiants de Pensylvanie à la campagne publicitaire s'explique par le fait qu'ils avaient été mis en garde, pendant leurs études, contre les techniques de persuasion des firmes.

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