Les critères d’un visage attirant ne seraient pas aussi universels qu …

Voici une bonne petite étude américaine comme on les aime avec de la psychologie évolutionniste, du sexe et des conclusions –pour une fois– un peu contre-intuitives.

Cette branche de la psychologie a toujours considéré que les préférences pour certains traits féminins et masculins (forme du visage, taille, âge, etc.) étaient le résultat d’un long processus de sélection naturelle dans laquelle, in fine, toutes les caractéristiques jugées séduisantes correspondent à une information de fertilité et de fiabilité du partenaire.

Dans cette logique, les femmes préfèrent les hommes aux traits masculins plus marqués (un visage plus agressif étant jugé plus masculin par exemple) et inversement (les traits plus féminins et la jeunesse du visage étant jugés plus attirants). 

Une équipe de l’université de Brunel de Londres remet cependant en cause l’universalité de ces préférences. Les chercheurs ont testé l’attractivité de visages d’hommes et de femmes auprès de populations vivant dans des sociétés différentes. Des sociétés très urbanisées d’économie de marché, comme le Canada ou les mégavilles chinoises, et des sociétés pastorales ou les unités sociales sont plus restreintes: des petites communautés de régions rurales de Malaisie, de Russie, du Nicaragua ou de Namibie.

Les mêmes visages ont été modifiés pour atténuer la masculinité ou la féminité exacerbés de leurs traits, et inversement. 

Or ce n’est que dans les sociétés urbanisées que le dimorphisme sexuel très marqué a été plébiscité.

Les visages présentés à gauche ont des traits plus masculins, ceux de droite, des traits plus féminins. Via CityLab

Quelles interprétations faire de ces résultats? Le site City Lab sur The Atlantic indique que les chercheurs avancent la possibilité d’une hypersélectivité dans les sociétés plus denses, une sorte de filtre permettant de trier dans la masse des informations disponibles en allant vers les traits les plus marqués et plus identifiables.

L’autre volet de l’explication se rapproche plus de l’hypothèse de standards culturels de beauté et d’attractivité physique hégémoniques valorisés par les industries culturelles occidentales: télé, cinéma, mode, publicité, etc. qui ont un goût marqué pour les normes physiques ultrasexualisées. 

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