L’entretien du jeudi / Stéphane LIMOUZIN (omnisports) Le poids des …

Publié le jeudi 19 janvier 2012 à 10H40 - Vu
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Dans son cabinet, Stéphane Limouzin travaille notamment avec des trailers, boxeurs, tennismen ou basketteurs.

Dans son cabinet, Stéphane Limouzin travaille notamment avec des trailers, boxeurs, tennismen ou basketteurs.

Entraîneur de tennis, Stéphane Limouzin s'est spécialisé dans la préparation mentale.

PROFESSEUR de tennis et préparateur physique, Stéphane Limouzin (44 ans) s'intéresse depuis plus de dix ans à la préparation mentale des sportifs.
Après avoir ouvert le cabinet « Equilibre et performance » à Charleville, il a décidé, depuis septembre, de valider sa formation par un diplôme universitaire à Lille.

Stéphane, pourquoi préparez-vous un diplôme sur la préparation mentale et la psychologie ?
« Je suis convaincu qu'il s'agit de l'un des rouages importants de la performance. Aujourd'hui, tout le monde s'entraîne plus ou moins de la même manière. La préparation mentale constituera l'une des grandes évolutions du sport dans les dix ans qui viennent. J'ai commencé à m'intéresser au sujet il y a douze ans à la Ligue des Hauts-de-Seine, car le tennis est un sport à haute densité mentale. »

Sous quel angle votre formation s'effectue-t-elle ?
« L'objectif premier est l'optimisation de la performance par la gestion du stress et des émotions. Il s'agit de limiter toutes les contraintes mentales qui vont inhiber le sportif. On travaille en parallèle sur l'augmentation du potentiel de l'athlète par différents outils, tels que l'imagerie mentale, la respiration, la relaxation, l'hypnose… »

Qu'est-ce qui vous différencie d'un psychologue ?
« D'abord, les études sont différentes. La psychologie s'intéresse plutôt à la problématique globale de la personne en fonction de son passé. La préparation mentale est, en revanche, tournée vers le futur en essayant d'améliorer la confiance et l'estime de soi. Cette dernière est transférable dans le domaine de l'entreprise, voire le développement personnel. »

Quel genre de public recevez-vous dans votre cabinet ?
« Avec David Gidoin, nous avons imaginé un concept commun pour effectuer une passerelle entre le développement des capacités physiques et la gestion mentale. Dans mon cabinet, je reçois tous les publics : des sportifs de haut niveau, des sportifs occasionnels, des personnes en longue maladie ou en remise en forme. L'idée, c'est de savoir qu'avec un état d'esprit efficient, on va plus loin. On arrive à faire des choses qu'on n'imaginait pas. »

Est-ce un travail de longue haleine ?
« Tout dépend de la personne. On peut répondre à des situations d'urgence, mais la durée est identique au travail technique ou physique. On parle d'ailleurs d'entraînement mental. »
 

L'appréhension est-elle différente selon la discipline des sportifs ?
« Tout part de l'individu. Le niveau de stress est le même au basket-ball ou au football, car on peut comparer un lancer franc à un penalty, mais la préparation est ciblée en fonction de l'activité. En revanche, les approches diffèrent selon qu'il s'agit d'un sport individuel ou collectif. Dans le second cas, l'entraînement mental est lié au groupe en plus de la personne. »

Pourquoi votre activité est-elle en plein développement ?
« Les études avancent de plus en plus. On commence à pouvoir gérer des outils qui permettent de s'entraîner mentalement. En pratique, les sportifs qui ont travaillé en préparation mentale sont transformés. Le footballeur Olivier Sorin (Auxerre) en a récemment apporté un excellent témoignage. La facilité perçue au haut niveau est due au relâchement et à l'efficience. »

Pourquoi la préparation psychologique semble-t-elle encore taboue ?
« Elle est mal connue. Il faut communiquer pour qu'elle se développe, car elle est encore trop assimilée à quelque chose d'empirique. Le préparateur mental fait un peu peur aux entraîneurs, qui craignent de ne pas maîtriser la place de cette personne, alors qu'elle effectue un travail de l'ombre au service de l'entraîneur et des sportifs. L'approche est complètement différente en Angleterre ou aux Etats-Unis, où les préparateurs mentaux sont monnaie courante. Dans certaines régions de France aussi. Au Creps de Lille, ils fonctionnent parfaitement avec tous les sportifs. Mais, à ma connaissance, le concept n'existait pas dans les Ardennes. »
Propos recueillis par Cédric GOURE


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