L’écriture comme bouée de sauvetage – Info07

Son premier thriller psychologique Le baiser de Sade est désormais sur les tablettes. Mais pourtant, il y a quelques années, rien ne le prédestinait à se plonger dans l’écriture, même si Dominic Tremblay a grandi dans un univers où la lecture faisait partie du quotidien.

À l’âge adulte, c’est plutôt la psychologie qui l’attire. Il poursuit ses études dans le domaine. En emménageant à Gatineau, il fonde le Centre de psychologie appliquée. Mais en 2004, tout bascule. «J’ai eu un accident de la route, un chauffard m’est rentré dedans», raconte-t-il.

La force de l’impact lui sectionne la jambe. Même s’il fait un garrot pour tenter de sauver son membre, il s’en est suivi sept années difficiles, entre chirurgies et infections, trois à quatre fois par année. «Je ne pouvais plus pratiquer.» Au final, l’amputation a été inévitable. 

Le retour à la littérature a été comme une bouée de sauvetage pour Dominic Tremblay. «Ça a été comme une façon de survivre», croit-il. Avec la convalescence, il se sentait pris en otage par la douleur et la solitude.

Après 21 ans de pratique, il passait donc de psychologue à auteur de thriller psychologique. Aujourd’hui, alors que son roman est désormais disponible, il admet ressentir un grand sentiment de fierté, lui qui a cumulé les idées noires au cours des dernières années, à la suite de son accident. «J’étais extrêmement suicidaire, mais l’écriture m’a permis de me reconstruire et m’a donné le sentiment de pouvoir encore faire quelque chose.»

 Entre psychopathologie et esthétisme

 Dans son premier roman, on plonge dans l’univers de personnages tourmentés, en apparence sympathiques, mais dont l’envie s’est installée en eux. «L’envie quand elle s’infiltre dans une personnalité trouble faible ou profondément perturbée, elle peut mener les gens à un comportement dangereux et destructeur», raconte l’auteur.

Entre une enquête troublante, la vie du célèbre Marquis de Sade, de profondes discussions sur l'art et l'esthétisme, l’ouvrage nous plonge dans l’univers d’un peintre fasciné par l’œuvre du célèbre homme. Entre ses échanges culturels avec l’agente d’une galerie d’art, deux meurtres sadiques auront lieu. Des enquêteurs expérimentés tenteront de mettre la main sur ce bourreau qui use de rituels particulièrement sadiques envers ses victimes.

Depuis toujours, l’auteur s’intéressait à la psychopathologie et aux troubles de la personnalité. Puis à l’œuvre de Sade. Il allait donc de soi que le tout soit réuni dans son roman, le premier d’une trilogie. «Je suis allé chercher dans mon vécu, dans mes expériences professionnelles, mes connaissances littéraires», raconte-t-il.

Véritable curieux fasciné par la psychopathologie, Dominic Tremblay, espère par cette trame fictive exprimer quelques vérités par rapport au fonctionnement de certaines pulsions. «Je me suis mis la barre très haute, admet-il d’emblée. Je voulais me démarquer par rapport à ce qui se fait dans le genre. Mon meurtrier, j’ai le souci de le faire différent de ce qu’on voit habituellement dans les romans.»

Chose certaine, avec plusieurs années de recherches et un bagage professionnel, il espère défaire quelques mythes tout en offrant une trame pouvant séduire un vaste public. «Mon but c’est que les gens aiment le livre et aient du plaisir à le lire. Même si c’est le produit d’une recherche intensive, c’est d’abord et avant tout une activité ludique.»

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