L’économie comportementale à la rescousse

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L'économie comportementale, à la frontière entre l'économie et la psychologie, livre deux apprentissages aux conseillers, selon Morningstar : vos clients ont une aversion aux pertes et ils demandent souvent beaucoup plus pour céder un bien qu'ils n'accepteraient de payer pour l'acquérir.

Ainsi, l'aversion aux pertes confirme les règles de placement de Warren Buffett : « Règle no 1 : ne perdez pas votre argent. Règle no 2 : référez-vous à la règle no 1. » En effet, selon certains économistes, l'insatisfaction ressentie par un client découlant d'une perte de rendement deux fois plus élevée que la satisfaction occasionnée pour un gain de rendement égal.

« Dans le contexte des placements, nous retirons une plus grande utilité économique de la préservation du capital que de l'appréciation du capital », écrit Lee Davidson, analyste de FNB à Morningstar.

« Nous hésitons à convertir une perte non réalisée en perte réalisée, poursuit-il. Nous avons tendance à nous accrocher à ces investissements perdants dans l'espoir que notre thèse initiale de placement n'était pas complètement fausse. Autrement, nous pouvons vendre nos placements trop rapidement par crainte de subir une perte encore plus grande si la chute se poursuit. Remarquez que notre opinion sur les pertes et les gains ont trait à un point de référence original (habituellement le prix auquel le placement a été acquis). Comparer les investissements au prix d'achat original (une forme d'ancrage mental) est un penchant cognitif dangereux parce qu'il nous empêche de prendre des décisions prospectives sensées. »

L'autre tendance se nomme l'effet de dotation, qui a été formulé en 1980 par Richard Thaler. Il se traduit par le fait que « les gens demandent souvent beaucoup plus pour céder un objet qu'ils n'accepteraient de payer pour l'acquérir. » Cette idée s'applique aux produits financiers qui composent les portefeuilles. Si un client vend une action 10 $ et que finalement il décide de la racheter immédiatement après, le vendeur ne me la cèdera pas à 10 $, mais augmentera son prix à 11 $ ou 12 $ par exemple.

En peu de mots, ce penchant se résume à « on aime ce que l'on possède », ajoute Lee Davidson : « Nous déployons naturellement une tendance à être indulgents dans l'évaluation du rendement de ce que nous possédons. Si le marché boursier dit que notre action vaut 10 $, nous pensons naturellement qu'elle a une valeur bien supérieure avant même de nous livrer à une analyse, quelle qu'elle soit. » Afin de surmonter l'effet de dotation, Lee Davidson recommande d'analyser tout autant ce qu'un client possède que ce qu'il ne possède pas.

Avec Morningstar

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