Le travail artistique d’Esther Bigo sur les margouillats inspire les …


Les recherches de la photographe d’art Esther Bigo dans l’univers des margouillats rapportées en partie dans les médias, à l’occasion de la fête de la St Valentin passée, a suscité un séminaire de formation donné par l’artiste le lundi 03 mars 2014 à Cotonou, à l’intention des étudiants en psychologie. C’est sur initiative du Docteur Ferdinand Boton, Enseignant-chercheur, psychologue-ergonome à l’Université d’Abomey-Calavi.

«Les conduites affectives chez les humains et chez les animaux : quelle similarité ? » C’est le thème d’un séminaire animé lundi dernier par l’artiste béninoise Esther Bigo, Princesse Tissot. En face de la photographe d’art pour la circonstance dans la salle de formation professionnelle du Centre de santé de la Sobémap à Cotonou, des étudiants en psychologie réunis par le Docteur Ferdinand S. Boton, enseignant-chercheur, psychologue-ergonome au département de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université d’Abomey-Calavi. Il a été motivé par un reportage télé qui a montré une partie des études de l’artiste sur les comportements affectives des margouillats. « Tout de suite, en tant que psychologue comportementaliste, j’ai rencontré l’artiste. Elle m’a dit beaucoup de choses sur ses observations depuis quelques années sur les lézards. Cela m’a beaucoup conforté dans l’idée que c’est une spécialiste du domaine d’observation du comportement des animaux, et qui fait une observation très fine. J’ai jugé utile de partager cela avec mes étudiants, parce que c’est une expérience inédite. » Raconte t-il.

Du nouveau au travail des psychologues

Le séminaire de ce lundi a permis  aux étudiants de prendre connaissance, à travers des images  et leur interprétation, de quelques unes des découvertes de l’artiste lors de son immersion dans ce monde animal. « Cela nous a permis d’avoir un regard nouveau sur les relations interpersonnelles ; je ne savais même pas que les comportements des lézards peuvent ressembler aux comportements des humains » témoigne l’étudiante Annick Assogba. Pour l’éducateur Ferdinand Boton, ce travail d’Esther Bigo apporte un plus à celui d’eux, professionnels de l’étude des comportements des humains et des processus mentaux qui les sous-tendent. «Cela nous a permis d’observer qu’il y a des comportements chez les lézards qui sont présents chez les humains aussi. Et il y en a d’autres qu’ils ont de plus que nous. Nous pouvons nous en inspirer pour améliorer nos relations affectives avec nos partenaires et avec notre entourage. Certainement que nous en avons aussi de plus qu’eux. » Confie-t-il.

Une démarche artistique, un modèle scientifique

Au-delà de cette découverte comportementale, les étudiants et leur professeur ont été également intéressés par la démarche de l’artiste. Une démarche qui convainc Dr Ferdinand Boton de ce que la science est partout s’agissant de méthodologie. Chez la Princesse Tissot, il note la neutralité qui lui a permis l’immersion. «C’est-à-dire de se faire accepter par ces animaux» explique le formateur. C’est une qualité scientifique capitale dont les cliniciens, entre autres, ont besoin. Mais ceci passe par plusieurs étapes dont l’adaptation, l’écoute facile et l’oublie de soi pour rentrer dans la peau du patient et de comprendre son fonctionnement. Ce dernier dira beaucoup de choses certainement, mais un seul élément va être le déterminant pour un bon diagnostic et un traitement efficace. Et c’est ce que fait Esther en captant des milliers de photos qu’elle regroupe après selon des thématiques. Ceci n’a pas été possible sans cette qualité de bon observateur. Le psychologue Ferdinand Boton parle de finesse de l’observation. «Elle ne s’arrête pas au premier degré. Elle observe le comportement et elle arrive à établir un dialogue pour comprendre pourquoi ces animaux se comportent de telles manières au lieu de se comporter d’une autre manière. Et elle arrive à interpréter ces comportements. Elle en a sorti des éléments ou des faits originaux qui édifient. »   

Tellement ces universitaires avaient beaucoup de choses à tirer de l’artiste. Ce séminaire n’aurait pas suffi pour le faire. Ils ont établi alors le contact avec l’artiste afin d’avoir d’autres données et comprendre davantage ce qu’elle fait pour s’en servir dans leurs études scientifiques.

 

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