Le livre de la mémoire


Alain Lieury. Dunod, 2013, 234 pages, 22,90 €

Note de lecture de Jacques Van Rillaer


Si vous voulez offrir un livre à quelqu’un qui s’intéresse à la psychologie sans en être un professionnel, Le livre de la mémoire pourrait bien faire l’affaire, tant par le texte lui-même que par des illustrations d’une exceptionnelle qualité.

Alain Lieury, professeur émérite de psychologie à l’Université Rennes 2, est un des meilleurs spécialistes français de l’étude expérimentale des processus cognitifs et, en particulier, de la mémoire. Il a mené de nombreuses recherches originales et publié de remarquables ouvrages de vulgarisation, notamment le manuel Psychologie cognitive (Dunod, 2008) et un ouvrage dont nous avons déjà rendu compte, Doper son cerveau. Réalité ou intox ? (Dunod, 2010)1

L’ouvrage présente une centaine de thèmes, chaque fois clairement expliqués en une page, en regard d’une image, dont certaines sont des documents rares. Les thèmes sont classés selon leur apparition dans l’histoire de la pensée et de la recherche, allant du culte de la déesse Mnémosyne dans la Grèce antique à des expériences récentes à l’aide de l’imagerie cérébrale, en passant notamment par les traités de mnémotechnie du Moyen âge et les recherches expérimentales commencées au XIXe siècle. L’auteur a lui-même effectué des recherches historiques à la Bibliothèque nationale de France, à la British Library et à la bibliothèque de l’université de Cambridge.

Aujourd’hui, les recherches sur la mémoire et l’apprentissage se poursuivent à un rythme impressionnant. En plus d’informations classiques, bien établies, Lieury livre ici un échantillon des dernières découvertes sur l’organisation modulaire de la mémoire (mémoire sémantique, lexicale, eidétique, etc.), le vieillissement et les troubles de la mémoire, les faux souvenirs, les mémoires prodigieuses (notamment des joueurs d’échecs), les programmes (décevants) de gym cerveau, etc.

Tant pour son contenu que pour sa présentation, son ouvrage mérite d’être recommandé à toute personne curieuse du fonctionnement de notre mémoire, dont Montaigne disait que « c’est un outil de merveilleux service et sans lequel le jugement fait bien à peine son office ».

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