Le flow – ou l’expérience optimale – au travail

e professeur Mihaly Csikszentmihalyi, figure de proue de la psychologie positive, enseignant à l'Université de Chicago puis au Claremont College de Californie, a décidé un jour d'étudier scientifiquement la question du bonheur. Il a passé les décennies qui ont suivi à questionner, analyser et enquêter pour pouvoir établir une théorie de l'accès au bonheur, thérorie qu'il nous a livrée dans l'ouvrage " Vivre. La psychologie du bonheur ", aujourd'hui un best seller du développement personnel. 

 

J'avais envie de vous présenter ici les grandes lignes de sa théorie, ainsi qu'une première réflexion sur la manière dont chacun de nous peut se l'approprier et la développer, notamment au travail. 

 

Des années de recherche lui ont donc permis d'établir ces principes : 

 

1. Le bonheur ne dépend pas des conditions extérieures, mais de la façon dont nous les interprétons. Le bonheur est un état psychique qui se prépare, se travaille et se protège : c'est le contrôle du contenu de sa conscience. 

 

2. Les personnes les plus heureuses sont celles qui atteignent facilement et régulièrement un état de flow (flux, en anglais : être dans la vague, quelque chose qui " coule "), appelé aussi expérience optimale. Le flow est l'état mental dans lequel nous sommes lorsque nous sommes pleinement immergés dans une activité, dans un état de concentration maximale, qui s'accompagne d'un sentiment d'accomplissement et de bien-être. Pour atteindre le bonheur, il est important de multiplier au maximum les expériences optimales, de manière à recréer et préserver notre équilibre mental. 

 

3. L'état de flow, qui correspond selon ses études aux meilleurs moments de la vie, ceux qui nous rendent heureux, ne se produit donc pas au repos ou lorsque nous sommes passifs. Les recherches démontrent que nous avons 3 fois plus de probabilités d'expérimenter cet état au travail que pendant nos loisirs. 

 

4. Certaines personnalités, dites autoléliques (du grec autos, soi-même, et telos, but : une activité est autolélique lorsqu'elle est entreprise sans autre but qu'elle même), sont plus à même de vivre ces expériences. Selon Charles-Henri Amherdt, nous sommes seulement 15 à 20% à expérimenter le flow de manière quotidienne et près de 25% à ne l'avoir jamais connu. 

 

5. Les caractéristiques de l'expérience optimale sont les suivantes : 

 

  • la tâche est réalisable mais exige des aptitudes particulières 

  • Nous sommes concentrés sur ce que nous faisons 

  • l'objectif est clair 

  • l'activité fournit une rétroactivité immédiate 

  • Nous sommes totalement engagés et nous ne nous distrayons pas 

  • Nous contrôlons nos actions 

  • la préoccupation de soi disparaît mais le sens du soi est renforcé à la suite de 

 

Et maintenant ? Que faire de ces informations ? Car quand on n'est ni pianiste, ni chercheur, ni sportif de haut niveau et que notre travail ne présente pas d'investissement intellectuel ou physique important, comment atteindre cet état ? 

 

Je vous rassure, il est possible de vivre ces expériences même lorsque notre travail pourrait sembler rébarbatif ou ennuyeux à quiconque, l'important est qu'il corresponde à nos valeurs et que nous décidions d'y mobiliser toutes nos compétences. 

 

Pour cela, je vous invite à réfléchir aux moments où vous vivez l'état de flow dans vos expériences personnelles ou professionnelles ? Quelles sont les caractéristiques de vos expériences optimales, de ces instants d'activité où vous perdez la notion du temps et de vous-même ? A quoi êtes vous occupés, dans quel environnement, avec quels objectifs ? 

 

Quand vous avez trouvé quelques expériences de flow que vous avez vécues, voyez comment vous pouvez les renouveler, les déployer ou les transposer au travail si ce sont des expériences personnelles ? 

 

Et apprenez à repérer les obstacles au flow, soir pour agir dessus, soit pour choisir vos activités en conséquence : 

  • des objectifs non identifiés, non réalisables 

  • un manque de feed back (pas de rétroactivité sur l'action) 

  • un manque d'interaction positive ou un environnement agressif 

  • des activités qui ne sont pas en adéquation avec vos valeurs profondes 

  • des activités qui ne correspondent pas à vos compétences (le flow est une expérience qui mobilise vos compétences, voire même un peu au-delà) 

 

Alors, quelles activités vous mettent en état de flow ? (pour moi aujourd'hui, ça aura été d'écrire cet article car je viens seulement de réaliser que 2 heures étaient passées et que j'ai oublié mon déjeuner...) 

 

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