"Le fait qu’un attentat se déroule dans une région isolée comme l …


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Quelle que soit l’époque ou la culture, les mécanismes de peur sont identiques. Thomas Arciszewski est docteur en psychologie sociale et spécialisé en psychologie politique. Il précise à quel point la peur est l’arme principale du terrorisme.

Comment qualifier la peur collective sur laquelle s’appuie le terrorisme ? Est-elle universelle, culturelle, individuelle ?

Elle est identique chez tous et partout, car elle dépend d’un organe du système mental et nerveux présent dans le cerveau qu’est l’amygdale. Cette partie du cerveau va traiter la peur de manière directe et simplifiée, empêchant toute réflexion élaborée. Ce n’est que dans un deuxième temps que le système mental que l’on s’impose pourra agir. Cette peur est donc universelle et touche tout le monde, les animaux comme les humains.

Quelles en sont les conséquences directes ?

Il en découle trois types de comportements : la fuite, l’attaque et le fait de ne plus bouger, d’être tétanisé. Mais les effets sociétaux sont nombreux et rapides, car extrêmement simples à mobiliser et surtout extrêmement difficiles à inhiber. Tous les grands dictateurs ont donc joué avec la peur pour conquérir le pouvoir.

En quoi les attentats de ce vendredi sont-ils exemplaires de cette stratégie de la peur ?

Je n’ai actuellement que peu de retours et d’informations, et je serai donc prudent concernant ces attentats. Quoi qu’il en soit, le sentiment que c’est "notre" groupe qui est attaqué et le sentiment du manque de contrôle que l’on a sur les événements sont d’importants vecteurs de la peur. Ce sont les raisons pour lesquelles on se moque de la toute grande majorité des victimes du terrorisme qui n’appartiennent pas à notre groupe et qui meurent dans des attentats loin de chez nous.

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