Le "club" Médiapart et la psychologie religieuse

Médiapart, c'est ce journal en ligne qui se veut nouveau en particulier par application d'un concept dit  "participation", c'est-à-dire la prise de parole de ses clients et abonnés. Le journal a quatre ans d'existence ; le nombre d'abonnés tourne autour  du chiffre de 60 000.

Donc, d'un côté une entreprise (quelques dizaines de salariés, une structure juridique et une structure financière) ; d'un autre côté, une clientèle. Celle-ci faite d'individus isolés les uns des autres, sans plus d' inter-relations que dans la clientèle d'un quelconque hypermarché.

 D'autre part un "club", où la possibilité de s'exprimer sur, en particulier, le contenu rédactionnel du journal et, en général,  la vie politique, sociale et culturelle du pays et du monde. C'est l'existence de ce club qui constituerait la réalité du concept  de participation. Je ne sache pas qu'il existe de statistiques concernant la relation entre les membres actifs du club et la clientèle générale. A vue de nez, cette relation est très faible quantitativement. 1000 personnes peut-être ? chacune intervenant plus ou moins fréquemment et plus ou moins longuement. C'est-à-dire, 1% peut-être. Cette disproportion ne semble poser problème à personne, notamment pas aux auteurs du projet initial de "journal participatif". Il est certain que ce droit est, par définition, offert à chacun, mais il est un fait que la clientèle qui a adhéré, en principe, au projet de participation ne participe pas. 

Si l'abstention générale de la clientèle ne semble pas poser de problème, l'utilisation du club, en revanche en pose de nombreux, plus épineux les uns que les autres. Ils sont apparus dès les premiers mois de l'existence de médiapart et sont allés toujours en s'aggravant. Ils tournent autour de la liberté d'expression et de la responsabilité juridique et morale, autant de la direction du site que des abonnés-participants. La question de l'anonymat très abondamment employé, celle de d'un règlement interne dit "charte éditoriale", celle du rapport entre la charte et la loi, celle de la responsabilité juridique et des risques encourus par la direction sont des sous-produits de cette affaire de "liberté d'expression" et son principe de restriction qu'on appelle la modération ( qu'elle soit a priori ou a posteriori)

Aujourd'hui, octobre 2012, ce "club" traverse une crise, plus grave que la précédente qui n'est guère ancienne puisqu'elle remonte au mois d'août. C'est toujours le même problème : liberté d'expression, infractions à la charte, censure, sanctions sous forme de dépublications, désabonnements volontaires ou forcés, arbitraire des décisions, favoritisme des uns et dévalorisation des autres par les responsables de la rédaction et les salarié obéissants.

Ce qui s'était jusqu'à présent rarement produit, c'est la mise en cause personnelle et nominale du fondateur-directeur, Edwy Plenel, ceci venant de la part même de ses plus fidèles soutiens de la première heure.

 A propos de "fidèles", je voudrais redire ce que j'ai déjà dit plusieurs fois : on ne comprendra rien à cette "vie du club" si on ne se réfère pas à la psychologie religieuse.

 Bien qu'il soit très peu nombreux (encore qu'il le soit presque trop au regard de la volonté délibérée de la direction de ne pas l'organiser thématiquement) le "club" est le terrain de nombreux clivages.

Les deux principaux clivages sont celui des croyants et des non-croyants. Croyants ou non-croyants au projet de participation. Les termes de "croyants" ou "non-croyants" sont d'ailleurs à relativiser, en fonction du contenu du projet de participation tel que donné par médiapart. Personnellement, moi qui suis non-croyant, je crois à la participation, mais je ne crois pas à la participation façon médiapart.

 Quant aux croyants, c'est ici que la crise nouvelle apporte un éclairage fondamental qui, jusqu'ici, manquait ; ce camp est désormais profondément - et certainement, durablement - divisé. Il y a d'une part, les fidèles, on pourrait dire aussi les "orthodoxes", ceux qui croient à la doctrine juste - et les impies, on pourrait dire aussi les hérétiques et les schismatiques, ceux qui voudrait rénover la doctrine.

 Comme toujours en pareil cas, le clivage se fait autour de l'acception inconditionnelle ou au contraire le rejet d'un dogme, un dogme fondamental, ce qui constitue le projet  Médiapart en religion Médiapart (qui, désormais, comme le christianisme, existera en diverses branches).

 Ce dogme, en quatre ans d'existence de Médiapart, n'a pas changé et ne changera pas. Ce dogme, c'est Edwy Plenel a raison.

 jpylganarcho-monarchiste.

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