La violence perverse

le 10/01/2005 - par none

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Repérer et comprendre le processus de la violence perverse et ses effets destructeurs sur la santé.

C'est une maltraitance plus insidieuse, plus perverse et plus dangereuse que les coups parce qu'elle ne laisse aucune trace visible ! Elle est d'autant plus destructrice qu'elle est presque impossible à prouver. Le bourreau ou "pervers narcissique" suivant la pathologie dressée par Mme Hirigoyen, peut être un homme ou une femme ; la violence morale n'est pas l'apanage des seuls hommes, bon nombre de femmes sont des tyrans domestiques ; les médias donnent trop souvent l'impression que les harceleurs sont tous des hommes et nous devons bannir ce jugement erroné, les hommes victimes ont tout simplement plus de mal à parler de leurs souffrances.

Le processus
Très souvent les sentiments que l'on ressent ou le lien de dépendance qui nous lient à une personne nous empêchent de comprendre, de prendre conscience, de réagir. 

 Le pervers narcissique:

- Sous des dehors souriants et une apparence aimante, arrive à détruire une personne par des paroles d'humiliation, des ambiguïtés, des mots qui tuent, des situations qui ont l'apparence de la normalité mais que l'on sent confusément illogiques sans vraiment savoir en quoi.
- Son attitude est déstabilisante car il n'y a pas franchement de la méchanceté : égoïsme et excuses s'alternent, méchanceté et embrassades se suivent si bien qu'on ne sait plus.
- Un accès de fureur ici, un regard angélique ou surpris tout de suite après.
- On vous fait un cadeau tout de suite après une crasse.
- Si vous restez dans le dépit, vous devenez le ou la rancunière.
- Si vous doutez, vous êtes parano.
- De toutes façons vous ne comprenez pas ! vous n'avez pas d'humour, vous n'êtes pas moderne, vous avez l'esprit mal tourné ! voire vous êtes le fou/folle.
C'est la fréquence et la répétition dans le temps des agressions qui rendent le processus pervers destructeur.

Les conséquences
Les victimes sont en état de stress permanent dû à la tension occasionnée par l'effort de soumission.
Les effets seront d'ordre psychique : fatigue intellectuelle, incapacité à réfléchir, à formuler, nervosité, irritabilité, troubles du sommeil, perte de confiance; mais aussi d'ordre physique : maux de tête, maladies de peau, troubles digestifs, des petits problèmes qui peuvent aller jusqu'à des maladies beaucoup plus graves...
Lorsque du doute, les victimes passent à la prise de conscience, elles se sentent flouées, trompées, abusées, non respectées, elles perdent l'estime d'elles même et leur dignité ; elles entrent dans la culpabilité, la honte, et la peur ! Elles se sentent mal dans leur peau, incomprises, donc isolées, coupables de tout sans savoir pourquoi, elles deviennent fragiles et vulnérables ! Elles ont souvent l'impression de sombrer dans la folie, peuvent sentir leur personnalité éclatée; la victime peut aussi retourner la violence suscitée par son bourreau contre elle même, le suicide comme fuite suprême !

Quelques conseils
Il n'y a que deux solutions face à un pervers narcissique.
- La première : rester et se soumettre, accepter la domination en ayant conscience d'aller, à plus ou moins brève échéance, vers la destruction. Bien sûr, vous pouvez si vous en avez la force et le courage mettre en place des techniques de contre-manipulation telles que préconisées par Mme Nazare-aga : Faire le deuil d'une communication idéale ; établir une communication floue et superficielle consistant à ne pas s'engager**. Ces techniques permettent de désamorcer la crise et parfois de piéger l'agresseur. Il ne s'agit pas de devenir manipulateur à son tour ; contre-manipuler consiste à s'adapter à chaque instant au manipulateur pour s'en protéger, c'est épuisant, et peut entraîner des troubles psychosomatiques comme réponses à l'agression.
- La deuxième, la plus raisonnable : partir et se libérer ; c'est très difficile, car cela ne peut se faire que dans la douleur et la culpabilité, sachant que le bourreau n'abandonne jamais sa victime sans réagir. Mais c'est le seul moyen de guérir, de se retrouver, en sortant du piège et en le dénonçant.

OU S'ADRESSER , se faire aider
- Centre de médiation et de formation à la médiation (CMFM). Travaillant avec le parquet, il a pour mission d'accueillir et de suivre les familles.
24, rue Tournefort, 75005 Paris. T. : 01.47.07.57.15.
- Enfance et partage pour lutter contre les violences physiques et psychologiques. 10, rue des Bluets, 75011 Paris. N°vert : 0.800.05.12.34.
- SOS femmes battues spécialisé dans les violences conjugales.
T. : 01.40.02.02.33 ou 01.40.33.80.60.
- www.ajc-violence.org/ association violences familliales
B.P. 134
78132 MAUREPAS CEDEX
Tél.: 01.30.57.58.63. et 01.30.51.48.56.
- Association nationale de victimes de harcèlement psychologique au travail. Créée le 8 mars 1999, une structure d'entraide pouvant se porter partie civile.
3, bd des Lices, 13200 Arles. T. : 04.90.93.42.75.

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