La psychologie est parfois étrange

 

Il y a de cela quelques jours, pour ne pas dire deux-trois semaines, je me suis enfin décidé à acheter un jeu sur ps3 (vous savez, la console pourrie sur laquelle il n'y a que des bouses qui sortent à l'heure actuelle... Des bouses tellement grosses que personne ne les achète, et que les gens préféraient jouer à des jeux ps2 sur leur ps3, du coup ils ont viré cette possibilité en enlevant ce qu'on appelle la rétro-comptabilité : la ps3 ne lit QUE des jeux ps3 (ou à la limite psx, car ça plus personne n'en a...), histoire de te forcer à acheter des jeux pour pas qu'elle serve de bibelot de 500€...), et ce jeu s'appelle Heavenly Sword.

Je ne vous le conseille pas pour son histoire, c'est une bouse là encore. Ceci dit, le gameplay est assez intéressant (à titre comparatif pour les connaisseurs, ça ressemble légèrement à du God of War). Ceci dit, l'idée n'était pas de faire une histoire intéressante, mais un jeu beau et facile. En fait, les développeurs voulaient tout simplement faire un film interactif. Sur ce point-là donc, c'est réussi.

Le jeu est vraiment sublime, on voit vraiment un film (d'animation ceci dit, faut pas déconner) de kung-fu. On bourrine deux touches, à la limite un joystick de temps en temps histoire de faire bouger la donzelle, et on admire les épées qui bougent dans tous les sens, les sauts de la bonnasse de service, les ennemis qui volent.. Bref, c'est assez marrant, surtout que la durée de vie est assez courte donc on a pas vraiment le temps d'être saoulé.

Il s'agit aussi du premier jeu ps3 que je vois qui permet de mettre en branle la capacité sensorielle de la manette de cette console : on peut y faire du "télé guidage", en somme il faut bien tenir la manette droite pour que [la flèche/le rocher tiré à la catapulte/le missile du bazooka] parte droit, et après il faut incliner la manette dans un sens ou l'autre pour le guider, ajouté à des effets d'inertie assez réalistes (le rocher d'une tonne ne sera pas aussi facile à faire monter qu'une flèche...), et on obtient donc des moments de jeu assez difficile au début mais pourtant jouissif lorsqu'on maîtrise bien la chose.

Vous allez me demander quel est le rapport avec le titre de cet article. J'y viens : c'est aussi le premier jeu que je vois à avoir des personnages réalistes que nous pourrions (à peu près, hormis les particularités physiologiques de certain(e)s...) rencontrer dans la vie de tous les jours. Le méchant n'est pas vraiment un méchant, ceci dit il reste sadique, il a des mots très durs envers son fils qui est un monstre (une montagne de graisse de 3m, bien sûr limité intellectuellement, à croire que chez l'homo sapiens sapiens, plus on est gros, plus on est bête, jamais compris ce rapport graisse/bêtise... Pour avoir une idée de la bête, vous avez deux trois photo jointes avec l'article), il le traite de raté avec une telle véhémence (j'ai bien sûr choisi de mettre les dialogues en version anglaise, version originale de ce jeu, dont les personnages ont été créés psychologiquement par Andy Serkis, alias Gollum/Capricorne/autre méchant psychotique) et le rabaisse constamment, lui ordonnant de ne pas l'appeler "Papa" sous prétexte qu'il est le fruit de ses erreurs passées, bref des paroles assez dures.

C'est en ça que j'en viens à me demander : qu'est-ce qui fait que, chez des personnages de roman ou de film ou encore de jeu vidéo, on a plus tendance à s'attacher que lorsque l'on voit ça en vrai ? Si je tombais sur ça dans la réalité, non seulement je serai horrifié de voir une abomination pareille exister, mais en plus je serai atterré et énervé par sa capacité mentale réduite. Je suis relativement intolérant, c'est triste, mais c'est ainsi : j'ai beaucoup de mal à rester patient face à des déficients mentaux... Et ce n'est pas leur faute, j'en suis conscient, et je m'en veux d'être comme ça, mais je n'y arrive juste pas. Non pas que ça me fasse peur, c'est juste que je n'aime pas me répéter, et ce genre de personnes ont tendance à avoir la compréhension difficile. Tout ça pour en revenir à Blatt, notre gros monstre de Heavenly Sword (oui oui, il s'appelle ainsi en rapport avec sa grosse armure extérieure qui fait penser à un cafard... Charmant, n'est-il pas ? 🙂 )

Au moment susnommé où le papa s'en prend à son fiston, on vient de l'amocher méchamment (il avait pas besoin de ça 😮 ) avec notre héroïne aux jambes de gazelle... Le combat est donc entrecoupé de deux scènes : la première est sans grand intérêt, et la seconde montre la limite intellectuelle du rejeton : il se met à pleurnicher (chose que je déteste aussi, bien que j'aime le faire 😀 ) alors que son père lui intime de tuer la bonnasse, car selon le monstre : "elle me fait mal, elle me cogne", je ne saurais le répéter exactement. Après un ultime lattage dans les règles de l'art, le papounet traite son fils de raté et lui balance un gobelet à la figure, et là l'enfant pleure. Je ne sais pas si c'est de voir la cruauté sur un être limité ou quoi, mais ça a été sans doute un de mes moments d'émotion vidéo-ludique les plus intenses depuis... J'ai pas d'autres exemples que depuis le moment triste de FF7, mais c'est parce que je viens d'y rejouer donc ça doit jouer, d'autant qu'à l'époque j'avais un comportement de midinette.

Ce monstre est bien plus attachant que la plupart des personnages que j'ai connu et pourtant il est vraiment repoussant et hideux, il est bête, il est tout le contraire de tous ces héros japonais toujours bien mis, et en plus c'est un méchant. Pour la petite histoire (et le spoil, car je suis sûr que peu d'entre vous ont l'intention d'y jouer), finalement Blatt vivra heureux car il pourra s'occuper de son aveugle de père, blessé aux yeux suite au combat final (et l'héroïne mourra, c'est un monde ça quand même, le méchant reste et l'héroïne meurt ! :o) et presque repentant car au moment d'être recueilli par Blatt, le papa s'exprimera "mon fils...", signifiant quelque part qu'il le reconnaît enfin en tant que tel. fin du spoil
Il existe d'autres exemples où je trouve le personnage gros, stupide et laid plus attachant que les super héros : dans Pratchett, le tome du Père Porcher (adapté en télé-film d'ailleurs, excellent autant en livre qu'en audiovisuel, je vous conseille fortement), ici aussi un méchant enrôlé de force dans la troupe de brigand de son frère est un personnage très attachant...

Je ne comprends pas pourquoi, de la réalité à la fiction, ma façon de penser change autant. La psychologie est parfois étrange.

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