La personnalité des accusés à la loupe

Procès Les experts ont éclairé la cour d'assises sur la psychologie des violeurs présumés de Julie

Elle n'a pas voulu affronter ses violeurs présumés, dont le procès s'ouvrait lundi à Toulouse. Julie, la fugueuse de 14 ans, sera peut-être présente cet après-midi sur les bancs de la cour d'assises de Haute-Garonne. Lundi, la cour s'est intéressé aux personnalités des trois hommes, d'origine turque, accusés d'avoir violé la jeune fille à plusieurs reprises en août 2009.

Leur relation à la femme
Ishak Guler, 22 ans, est arrivé en France en 2001, sous le statut de réfugié politique. C'est cet ouvrier en bâtiment qui a rencontré le premier Julie, dans un bar du quartier de Croix-Daurade. Selon les experts psychiatres qui ont brossé son portrait à la barre, « il se présente comme le protecteur de la jeune fugueuse et assure avoir eu une relation sexuelle consentie avec elle ». Il réfute les accusations de viol et assure que « Julie se sentait bien en sa compagnie et qu'elle aurait pu fuir à tout moment, si elle s'était sentie en danger ». Selon Marie-Hélène Pibouleau, l'avocate de Julie, « Ishak Guler parle d'un consentement de Julie alors qu'il reconnaît lui avoir mis la main sur la bouche pour l'empêcher de crier lors d'une relation sexuelle à l'hôtel ».
Le deuxième accusé, Selman Varkan, 24 ans, est arrivé en France à l'âge de 17 ans et parle très mal le français. Les experts estiment que ses relations avec les femmes sont compliquées, tiraillées entre sa culture musulmane et son intégration à la société française. « Il n'a ni regret, ni culpabilité par rapport à ce qui s'est passé avec Julie, souligne un psychiatre. Il reconnaît une fellation mais nie qu'elle soit une relation sexuelle. »
Le plus âgé des accusés, Selcuk Oczan, 37 ans, semble le seul à prendre conscience de la gravité des faits qui lui sont reprochés. Arrivé en France en 2005, cet ouvrier en bâtiment, cousin de Selman Varkan, obtient le statut de réfugié politique en 2008. Il a exprimé des regrets et reconnu les faits. « Il souffre d'une immaturité affective et la place de la femme est floue pour lui », confie un psychologue. Les trois accusés encourent une peine de 20 ans de réclusion criminelle.

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