La loi n’en parle pas selon les spécialistes

Le harcèlement moral en milieu professionnel est une réalité qui prend de l’ampleur de jour en jour. En effet, des spécialistes en droit et en psychologie ainsi que des syndicalistes,  ont mis l’accent hier à Alger, sur la nécessité de mettre en place des lois qui le pénalise.

Cette recommandation a été donnée lors d’un séminaire organisé les 19 et 20 de ce mois en cours à Alger, par la fondation Friedrich Ebert, avec la participation du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (SNAPEST), le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP).
Le séminaire à connu également, la présence de Nacera Merah,  psychologue et présidente du séminaire et  Nadjia Zeghouda, syndicalistes et militantes des droits humains ainsi que d’autres spécialistes. Dans sa définition, le harcèlement moral peut s’exercer par des paroles et des gestes qui touchent à l’intégrité physique et morale de la personne selon les participants.
Ces derniers ont tenu à mettre l’accent sur le vide juridique demeurant dans la loi algérienne quant à l’harcèlement moral au milieu professionnel. “Cette violence n’est pas  encore mentionnée dans le code du travail ni dans le code pénal”, a affirmé Mme Nadjya Zeghouda. Ajoutant que malgré que la loi algérienne parle sur le harcèlement sexuel,  mais elle n’a jamais pris en considération le harcèlement moral. “Il faut mettre en place une loi qui pénalise le harcèlement moral au milieu professionnel”, a-t-elle suggéré. Dans ce sens, la présidente du séminaire a tenu à préciser que l’Algérie a promulgué une loi pénalisante le harcèlement sexuel, suite à une grande campagne internationale menée sur ce phénomène. “On espère mener la même campagne contre le harcèlement moral en milieu professionnel”, a souligné Mme Merah, qui a précisé à ce titre que les études scientifiques sur le harcèlement moral en milieu professionnel restent “insuffisantes”. Estimant que les conséquences de ce genre de violence restent très graves, car elles peuvent mener jusqu’au suicide. “Ce genre d’harcèlement détruit complètement la personnalité”, a-t-elle dit.
Dans le même sillage, le secrétaire général du Snapest, Meziane Meriane, a ajouté que “même les gestes et les paroles qu’on peut juger de banales peuvent briser la personnalité de la victime”.
De ce fait, les participants à ce séminaire ont mis en exergue l’importance,  de lutter contre ce phénomène à travers la mise en place d’une campagne de sensibilisation. Selon Mme Zeghouda, les syndicalistes ont le devoir de mener des campagnes de sensibilisation contre ce genre de violence, en vue de briser le silence des victimes. “La violence recule quand les victimes parlent et pour qu’elles parlent, il faut les protéger”, a-t-elle conclu.

Samira Saïdj

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