Julie Ostan-Casimir, psychologue clinicienne : « Réfléchir sur la …

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Après « Ces enfants en échec scolaire massif » (K. Editions, 2009), Julie Ostan-Casimir vient de publier un ouvrage qui nous plonge dans l'actualité au sujet de la violence chez des adolescents. Julie Ostan-Casimir est docteur en psychologie de l'enfant et de l'adolescent (Paris, 1983) et docteur en psychopathologie et psychologie clinique (Toulouse, 2006).

(Jean-Philippe Bazile)L'ouvrage n'est pas la réponse à ce qui se passe chez nous. Et à votre question, il n'y a pas qu'une réponse. La complexité des situations et l'hétérogénéité des personnalités demandent d'émettre des hypothèses pour tenter des analyses. Toutefois, le livre oeuvre à une compréhension des difficultés psychiques de jeunes. J'ai souhaité, compte tenu de mon expérience sur le terrain, amener des éléments pour réfléchir sur la période adolescente, l'activité de pensées des sujets, leur estime de soi, la relation à soi et à l'autre, particulièrement aux parents. Car l'adolescent doit se séparer nécessairement des attaches de l'enfance, les parents en premier, pour instaurer de nouvelles relations, choisir de nouvelles personnes. L'adolescence est une période angoissante pour certains, compte tenu des bouleversements physiques et psychiques qu'ils subissent.(Jean-Philippe Bazile)Il y a à rester vigilant cependant. Lorsque le jeune pose des actes, les professionnels ne s'arrêtent pas uniquement aux comportements, mais ils les intègrent pour tenter d'évaluer l'organisation de la personnalité du sujet, expression de sa constitution psychique et instaurer un suivi personnalisé, si nécessaire. Lorsque la personne présente des défaillances dans sa construction, une estime de soi déficitaire, marquée par un complexe d'infériorité, des sentiments de ne pas être aimé et accepté, les actes pourraient s'opposer, nous semble-t-il, à des prises de conscience d'état affectif, de sentiments désagréables, de pensées interdites.Les plus fragiles auront recours au plaisir et à l'apaisement de la drogue, « comme un bébé qui prend le sein » nous précise un auteur, car le produit soulageant, anesthésiant, euphorisant, prend bon visage pour éviter l'angoisse, pour faire disparaître troubles et incertitudes, la souffrance psychique. Un fait marquant depuis 10 ans est le poids de l'alcool chez les jeunes. Les enquêtes font apparaître « une forte banalisation chez les jeunes des conduites d'alcoolisation, associées à l'usage d'herbe, souvent dans un objectif de défonce... » (« Les spécificités de l'usage de drogue ultra-marin, Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies, 2010. » )

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