Infosup : le salon pour l’orientation post-bac

La crise, la crise, la crise… Partout, l’avenir de la jeunesse française est peint en noir. Résultat, dans les travées du salon des études supérieures à Clermont, l’ambiance est… détendue. Parce qu’un lycéen reste un lycéen. Petit sourire en coin, le jeune homme est accoudé au stand de l’UFR de psychologie : « Et c’est vrai qu’il y a beaucoup de filles en psycho ? ». Oui, pas de doute, un lycéen reste un lycéen.

« Les étudiants sont encore plein d’espoir, nous ne sommes pas là pour casser leurs rêves, simplement pour les orienter » explique Michaël Touzet, responsable de l’insertion professionnelle à l’Université d’Auvergne. Mais cette poésie de la légèreté embarrasse certains exposants. Sur le stand de l’UFR Lettres, tous sont d’accord : « Il faut les ramener à la réalité, ils sont pleins d’idéaux. Sur cinquante personnes ce matin, deux seulement savaient ce qu’elles voulaient faire. »

Faire médecine pour être Dr House

Pourtant, l’Onisep, qui organise ce salon depuis quinze ans, essaie d’orienter les élèves vers des filières aux débouchés certains ou presque. Ce qu’on appelle des secteurs sous tension. Dans la région, l’industrie reste le pôle principal d’embauche, avec en locomotive du phénomène, évidemment, Michelin. Mais le secteur bénéficie également d’une volonté gouvernementale, celle de voir le nombre d’apprentis atteindre la barre des 500.000 en 2017. Pour l’instant, l’Auvergne compte 1.496 élèves en apprentissage. Pour encourager cette branche, quatorze des plus grandes entreprises régionales se sont regroupées autour du rectorat pour inciter à la formation en alternance. L’hôtellerie-restauration et les métiers scientifiques complètent le podium des secteurs qui embauchent.

Des élèves peu renseignés

Mais, l’intérêt des étudiants est beaucoup moins pragmatique que ces données économiques. « À l’Université d’Auvergne, la faculté la plus demandée, c’est médecine. C’est le cas depuis la sortie de la série Dr House. Il y a une énorme influence des médias. Par exemple, nous avons quelques lycéens qui veulent devenir profiler. On doit leur expliquer que ce métier n’existe pas en France », souligne Mickaël Touzet. Cette approximation, les filières traditionnellement populaires doivent la gérer sur le salon. Retour au stand de l’UFR psychologie. « Ce n’est pas qu’on ne veut pas qu’ils viennent, mais ils arrivent et confondent la psychiatrie et la psychologie. On ne veut pas qu’ils se trompent, on ne veut pas non plus surcharger nos classes. »

La solution pourrait passer par une prise de conscience de plus en plus jeune, qui éviterait ce phénomène grandissant des étudiants venus pour se réorienter. Une initiative évoquée, mais inutile selon les entreprises. Guy Merle est directeur de la formation professionnelle chez Michelin. « Déjà les premières et terminales regardent leur avenir de loin. Des secondes, c’est tout simplement impossible. »

Infosup reste le lieu où les rêves rencontrent la réalité. 

Information www.infosup-auvergne.org

Simon Antony et Sophie Vacheron


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