Pour sa 23e année, le comité Ig Nobel (prononcez « ignoble » en anglais), composé de journalistes de l’Annals of Improbable Research, a remis un prix aux 10 recherches scientifiques les plus absurdes a priori. Car, même si ce prix est d’abord humoristique, il récompense des travaux qui font rire, puis réfléchir. Et cette année ne déroge pas à la règle. Un labo français a même reçu un Ig Nobel.
Ce qui était potache au départ est devenu aujourd’hui une véritable institution. Des prix Nobel viennent maintenant assister à la cérémonie des Ig Nobel pour remettre le prix à leurs confrères scientifiques. La remise des prix a lieu chaque année dans les locaux de Harvard, la prestigieuse université américaine.
Prix de psychologie : Cocorico ! La France a obtenu son premier Ig Nobel cette année grâce à une étude du laboratoire inter-universitaire de psychologie de Grenoble, intitulée »Beauty is in the eye of the beer holder » (« La beauté est dans les yeux du buveur de bière »). Elle démontre qu’une personne imagine être plus séduisante quand elle pense être saoule, même si elle n’a pas bu. (Vous voyez, d’abord on rigole, puis on réfléchit.)
Prix de la probabilité : C’est certainement mon préféré. Des chercheurs anglais ont démontré que plus une vache reste couchée, plus il est probable qu’elle se relève bientôt. Et mieux encore, ils ont aussi démontré que lorsque la vache était debout, on ne pouvait pas prédire facilement quand elle allait de nouveau se coucher.
Prix de médecine : il a été attribué à une étude japonaise qui a évalué l’effet de l’opéra sur des patients ayant subi une transplantation cardiaque et qui sont des… souris. Et si vous vous posez la question : oui, si votre souris doit subir une transplantation cardiaque, vous pouvez augmenter ses chances de survie en lui faisant écouter La traviata ou Mozart.
Prix de biologie et d’astronomie : une équipe suédo-australo-sud-africaine a découvert que les bousiers perdus peuvent retrouver leur chemin en regardant la voie lactée.
Prix d’ingénierie de sécurité : Ce magnifique prix revient à un américain pour son invention digne d’un bon James Bond. Il a inventé un système électromécanique pour piéger les terroristes en avion. Le système fait tomber les pirates de l’air dans un piège grâce à une trappe, les enferme dans une boîte, puis les éjecte de l’avion via une autre trappe, où ils atterrissent en douceur grâce à un parachute. La police, avertie par radio, n’a plus qu’à les arrêter.
Le prix de physique : attribué à une équipe européenne ayant découvert que certaines personnes pourrait être physiquement capable de courir à la surface d’une mare… si ces personnes et la mare se trouvent sur la Lune.
Le prix de chimie : l’équipe japonaise a découvert que le processus biochimique par lequel l’oignon fait pleurer est plus compliqué que ce que les scientifiques avaient déterminé.
Le prix d’archéologie : des chercheurs canadiens ont fait bouillir une taupe morte, avant de l’avaler sans la mâcher, pour ensuite examiner minutieusement leurs excréments les jours suivants afin de déterminer quels os se dissolvent ou non dans le système digestif humain.
Le prix de la paix : Il a été attribué au président biélorusse Alexandre Lukashenko pour avoir rendu illégal les applaudissements en publique. Et le prix a aussi été attribué à la police biélorusse pour avoir arrêté un homme avec un seul bras et qui a osé applaudir.
Le prix de santé public : certainement le plus WTF. Il récompense des chercheurs thaïlandais pour leur technique décrite dans leur rapport « gestion chirurgical d’une épidémie d’amputation de pénis au Siam ». Mais cette technique est déconseillée dans le cas où le pénis a été partiellement mangé par un canard.
En fait, après avoir lu ça, j’ai envie de réécrire mon titre et de le changer en « Ig-Nobel 2013 : un bon cru de science qui fait rire… puis encore rire ».