HYPERACTIVITÉ (TDAH): La Ritaline fait-elle de futurs toxicomanes …



Actualité publiée il y a 4h42mn

Alors que de plus en plus d’enfants reçoivent de la Ritaline pour traiter un trouble de déficit de l'attention / hyperactivité (TDAH), ces chercheurs de l’Université de Californie - Los Angeles (UCLA) se sont demandé si ces enfants seraient plus susceptibles que les autres enfants, de développer des problèmes de toxicomanie, une fois adolescents. Ces médicaments stimulants, utilisés pour traiter le TDAH, à l’effet similaire à celui des amphétamines, ne pourraient-il pas favoriser la toxicomanie, plus tard dans la vie ? Réponse dans l’édition du 29 mai de la revue JAMA Psychiatry.

 

Si les Etats-Unis nous ont précédés dans l’augmentation des prescriptions de ces médicaments stimulants et ont donc une antériorité d données, une récente étude en France révélait que les ventes de Ritaline avaient augmenté de 70% en 5 ans. La question est donc aussi d’actualité en France.

Le TDAH aussi, puisqu’il touche environ 5 à 10% des enfants dans de nombreux pays industrialisés et en particulier des garçons chez qui il est de 3 à 3,5 fois plus fréquent. Les symptômes du TDAH incluent la distraction, l’agitation ou l’hyperactivité, l’absence de concentration et…l’ennui et ce comportement de l'enfant devient la cause de problèmes dans sa vie sociale, familiale et scolaire.

Les auteurs précisent qu’un grand nombre d’enfants atteints ne sont pas diagnostiqués et traités.

 

Aucune association entre Ritaline et toxicomanie plus tard dans la vie : Ces psychologues de l’UCLA ont consolidé dans leur méta-analyse les données de 15 études de long terme dont 3 études récentes encore en attente de publication. Leur analyse porte ainsi sur 2.500 enfants atteints de TDAH et suivis de l’âge de 8 ans jusqu’à l'âge de 20 ans.

Leur analyse constate que les enfants atteints de TDAH qui prennent des médicaments comme la Ritaline ou l'Adderall n’ont pas plus de risque de consommer de l'alcool en excès, du cannabis, de la cocaïne ou même de fumer plus tard dans la vie.  « Ce n’est ni plus ni moins probable »,  résume Kathryn Humphreys, chercheur au Département de psychologie, « Nous n'avons trouvé aucune association entre l'utilisation de médicaments tels que la Ritaline et une incidence supérieure des abus d'alcool, de tabac, de cannabis ou autres drogues ».

 

Le risque supposé de toxicomanie ne devrait pas être la préoccupation principale des parents ! Le Pr Steve S. Lee, professeur agrégé de psychologie à l’UCLA et auteur principal de l'étude explique que les parents ne doivent pas être plus préoccupés par l'utilisation de médicaments stimulants pour traiter leurs enfants et devraient avoir la même conversation avec le médecin que pour tout autre médicament. « Comme pour tout médicament, il y a des effets secondaires possibles, et le dosage en particulier doit être adapté en fonction du patient ». Ainsi, la Ritaline peut entraîner une perte d’appétit, donc une perte d poids et un sommeil perturbé.

Sur le risque de toxicomanie, plus tard dans la vie, les parents peuvent être rassurés, en moyenne, leur enfant n’est ni plus ni moins à risque de dépendance à une substance. De plus, la crainte d’une toxicomanie plus tard dans la vie ne devrait pas être la première préoccupation des parents quand ils reçoivent un traitement pour leur enfant atteint de TDAH.

 

Le TDAH associé en revanche à un risque accru de toxicomanie : Cette étude vient préciser les résultats d’une précédente étude de 2011 de la même équipe, qui suggérait alors un risque multiplié par 2 voire 3 chez les enfants atteints de TDAH de développer de graves problèmes de toxicomanie à l'adolescence et l'âge adulte, dont le tabagisme, l’excès d’alcool, l’usage de cannabis, de cocaïne et autres substances. Cette nouvelle étude ne contredit pas ces précédentes conclusions mais constate l’absence de responsabilité de ces médicaments stimulants sur ce risque accru de toxicomanie. Selon les auteurs, les 2 tiers des enfants atteints de TDAH vont présenter des difficultés scolaires, des troubles de la communication voire des épisodes d’anxiété et de dépression à l'adolescence. Un tiers de manière sévère, un tiers de manière modérée.

Source: JAMA Psychiatry May 29, 2013 doi:10.1001/jamapsychiatry.2013.1273 Stimulant Medication and Substance Use Outcomes A Meta-analysis

Accéder aux dernières actualités sur le TDAH

Lire aussi : HYPERACTIVITÉ (TDAH): Un trouble pour la vie?

HYPERACTIVITÉ: La Ritaline innocentée du risque cardiovasculaire -

Réagissez à cette actu sur Santé Blog

Cette actualité a été publiée le 03/06/2013 par P. Bernanose, D. de publication, avec la collaboration
de P. Pérochon, diététicien-nutritionniste, coordinateur éditorial.

Open all references in tabs: [1 - 4]

Leave a Reply