Les catégories psychologiques, et les classifications médiatiques des enfants selon les critères des maladies psychiatriques, sont devenues une réalité de la vie quotidienne. Ce sont en réalité des justifications médicales à des catégories politiques, qui se situent aux frontières des théories du contrôle social.
Les liens traditionnels entre la psychologie et la philosophie sont devenus aujourd’hui caducs, à cause du formatage et de la manipulation des esprits par la communication de masse. C’est pourquoi, on en arrive à la condition morale médiocre des êtres humains à l’époque actuelle. La vie de l’esprit, autrefois autonome et personnelle, est aliénée par la propagande et par le rôle intrusif de l’État dans la vie privée des gens.
Les processus psychiques de la personne sont dénaturés, par l’aliénation de l’individu et de la famille. Ils sont soumis à la domination et au contrôle social arbitraire de l’État, par les moyens de la santé publique et par les intrusions de la psychiatrie institutionnelle. Les conceptions familières, de l’existence sociale et morale de l’enfant au sein de la famille, sont anéanties. Par conséquent, la plupart des problèmes psychologiques ou de comportement de l’enfant, à l’école, sont transformés arbitrairement en « problèmes psychiatriques ».
Les troubles psychologiques de l’enfant, d’ordre privé, personnel et familial, sont ainsi abusivement référés en termes de « désordre de l’ensemble de la vie psychique et sociale » de l’enfant, notamment à l’école.
Le rôle intrusif de l’État, par la propagande en santé mentale, dans le contrôle social des soi-disant troubles personnels de l’enfant, impose naturellement l’intervention précoce de la psychiatrie institutionnelle. L’intervention précoce de la psychiatrie est justifiée, bien plus directement qu’auparavant, à propos du désordre général qui règne dans le système scolaire. Parce que notre école est de plus en plus politisée.
C’est ce qui explique sa tendance à être totalitaire, par l’ingérence arbitraire, même là où elle n’a pas de compétence, comme dans la vie privée, personnelle et familiale, de l’enfant. La plupart des théories psychiatriques du contrôle social précoce à l’école ne peuvent que produire des États totalitaires.
La psychologie, personnelle et familiale de l’enfant, n’a pu être étudiée et pratiquée comme discipline spécifique, que tant que la vie privée était vraiment « voulue et protégée » par les individus eux-mêmes.
Depuis que les réseaux sociaux sont devenus des « lieux publics » pour les exhibitions éhontées, quasi-pornographiques, de la fin de la vie privée, l’âme et l’esprit, si tant est qu’ils survivent encore, ne peuvent plus se défendre. Ils sont devenus, aliénés par eux-mêmes, la réalité des êtres totalement impuissants contre les intrusions des entreprises privées et des pouvoirs publics. Si l’individu n’a plus, ni les moyens, ni le désir, d’être lui-même, dans une société aliénée, les termes de la psychiatrie du contrôle social en feront un malade.
Avec l’aide du DSM (le dictionnaire syndical de la classification américaine des maladies mentales), la propagande, de la soi-disant « prévention en santé mentale », favorise abusivement l’intervention précoce de la psychiatrie institutionnelle dans le système scolaire et dans la vie de l’enfant. Et cela, toujours au détriment de la connaissance de la psychologie familiale et sociale, qui détermine pourtant profondément la vie de l’enfant.
Dans ces circonstances, on veut appliquer la « justification politique et médiatique » de la soi-disant maladie mentale, à l’analyse des comportements sociaux. Et cela, toujours au détriment de la psychologie, pour tenter de contrôler les événements indésirables de la vie scolaire. Ce qui revient à utiliser une méthode de « contrôle politique » qui a été faussée par les classifications psychiatriques elles-mêmes.
Il faut au contraire développer le contenu psychologique et sociologique du comportement et de la vie sociale de l’enfant à l’école, en dehors des catégories psychiatriques arbitraires, notamment celles du DSM.
(...) Les familles ne sont pas toujours conscientes du caractère expérimental du DSM dans la perspective du contrôle social, notamment du comportement de l’enfant à l’école. La plupart des problèmes posés, par le comportement jugé inadéquat de l’enfant à l’école, concernent la conception éthique du contrôle social. C’est le résultat des contradictions d’une éducation libérale, dénaturée, libertaire et politisée, envisagée comme une chance, sous le couvert de la psychiatrie répressive, pour contrôler les comportements jugés inadéquats.