Haïti : Soutien du Secours Catholique à la création d’un centre … – Secours Catholique / Caritas France

Le principal objectif de ce projet est de créer un centre d’appui offrant des services gratuits de prise en charge psychologique et de prévention de la violence en direction de familles et de professeurs d’écoles en souffrance psychologique suite au séisme du 12 janvier 2010.

Plus spécifiquement, ce projet consiste à accueillir et prendre en charge psychologiquement des enfants et adultes ciblés en souffrance et en particulier des personnes en souffrance post traumatique. Il vise également à prévenir la violence physique, verbale et sexuelle en sensibilisant et en transmettant des techniques d’éducation non violente aux professeurs et parents d’élèves des écoles ciblées. Enfin, ce projet doit contribuer à la formation des étudiants en psychologie et en travail social à la relation d’aide à travers des stages cliniques supervisés par des professionnels.

Ce projet est exécuté sur une période d’une année, soit du 1er janvier 2012 au 31 décembre 2012.

Le séisme du 12 janvier 2010 en Haïti a augmenté le risque de développement de divers troubles mentaux, dont le Trouble de Stress Post-traumatique, chez la population. Plusieurs troubles psychologiques sont observés chez les enfants qui sont liés soit au vécu des événements du 12 janvier soit à la situation de précarité à laquelle ils sont confrontés. Les deuils, les pertes, les vécus du séisme ont engendré chez certains une massivité des angoisses qui oblige l’enfant à se refermer sur lui-même ou alors à s’exprimer par une attitude pouvant être perçue comme provocante.

Chez les adultes, l’installation de névrose psycho-traumatique se manifeste par de nombreuses réviviscences du vécu du séisme (cauchemars, flashbacks), des manifestations de sursauts, des comportements d’hyper vigilance au quotidien, de crainte et de doute par rapport à l’avenir.

Suite au cataclysme, la CHR a institué une cellule d’aide psychologique pour assister les sinistrés au travers de différentes actions : formation de professeurs, animations psychosociales dans les écoles, groupes thérapeutiques pour enfants et groupes de paroles auprès des adultes dans les camps, consultations psychologiques et ateliers d’art-thérapie.

Le Secours Catholique intervient en Haïti depuis 1964. Dès les premières heures qui ont suivi le séisme, l’association s’est mobilisée avec le réseau Caritas pour porter secours aux victimes. Le Secours Catholique travaille avec des partenaires locaux, dont la Conférence Haïtienne des Religieux, organisme porteur de ce projet initié par le Père Eugène Michel, représentant supérieur de la Congrégation de Sainte-Croix.

Les bénéficiaires directs de ce projet sont les élèves des 10 écoles ciblées : environ 9800 enfants auront accès à la sensibilisation, et plus de 900 d’entre eux bénéficieront d’une prise en charge en groupe ou en individuel. Quelque 200 professeurs d’écoles seront touchés et 600 parents d’élèves participeront à des séances de sensibilisation ou de prise en charge en groupe.

Les familles des bénéficiaires, notamment celles des élèves et parents pris en charge, seront indirectement touchées par ce projet grâce à l’amélioration de la santé mentale de leur proche. Les activités de sensibilisation et de formation des professeurs et des étudiants auront également des répercussions évidemment plus larges que le cadre strict du projet.

#########

Haïti, qui occupe le tiers occidental de l’île d’Hispaniola, est le seul Etat du continent classé dans la catégorie des pays à « faible développement humain » par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Selon le rapport sur le Développement Humain publié en 2010, l’Indice de Pauvreté Humaine était de 40,4%, l’espérance de vie était de 61,7 ans, le taux d’analphabétisme atteignait 37,9% et 42% des Haïtiens n’avaient pas accès à l’eau potable. Cette situation a été aggravée par le séisme du 12 janvier 2010, dont le bilan officiel s’élève à 217 000 morts, plus de 300 000 blessés, un million et demi de personnes sans-abri et trois millions de personnes sinistrées. Deux ans après la catastrophe, la situation humanitaire reste encore préoccupante.

Djems Olivier
Le 19 avril 2012

Leave a Reply