Fin du monde: Pourquoi tout le monde en parle?

PSYCHOLOGIE – Très peu y croit et pourtant tout le monde en parle. La fin du monde n’aurait certainement pas lieu ce soir mais son annonce n’a laissé personne indifférent, la faute à la crise…

Ridicule, effrayant, anodin, stupide… La fin du monde, presque tout le monde a un avis dessus. Un engouement «classique» selon le psychanalyste Pascal Zentz. «Si on excepte les mystiques et illuminés, la fin du monde a quelque chose de rassurant par rapport à sa propre mort. On n’est pas le seul à mourir, le monde ne continuera pas à tourner sans moi.»

Ce sentiment serait exacerbé par la situation économique. «Les gens en ce moment sont angoissés. C’est une période où tout le monde parle de crise. Ca peut donc être confortable d’externaliser cette angoisse», analyse Nicole Marut, psychologue et secrétaire générale de la Société française de psychologie.

«Avec le fort taux de chômage, on entend beaucoup la phrase "L’avenir est bouché". La fin du monde c’est exactement ça. C’est donc quelque chose d’extérieur à soi qui représente ce que l’on ressent», ajoute-elle. Ca aiderait donc à se sentir (un peu) mieux.

On n’aurait pas le même comportement si c’était vrai

«Il y a aussi des raisons plus inconscientes», précise Pascal Zentz. «Le solstice d’hiver inquiétait beaucoup les Anciens qui se demandaient si le jour allait revenir. C’est resté dans l’inconscient collectif. La plupart des prophéties de fin du monde sont annoncés autour du solstice d’hiver, c’est le moment où la lumière manque le plus.»

La crise et le mauvais temps nous encourageraint donc à nous «défouler» sur l’apocalypse? Un simple défouloir tant que les choses ne sont pas sérieuses, car si c'était le cas, notre comportement serait totalement différent. «S’il se passait vraiment quelque chose, comme la destruction de la Terre par un astéroïde, la plupart des personnes ne fêterait pas l’événement. Ils auraient plutôt tendance à prier ou se recueillir», prédit le psychanalyste.

Pas de vague de suicides à attendre

Et si l’on devrait tous survivre à ce 21 décembre, le nombre de suicide ne devrait pas non plus connaître de pic. «Sur quelqu’un de fragile, qui va mal sur le plan psychique, l’annonce de la fin du monde peut bien sûr être un facteur déclenchant. Ca peut être la goutte d’eau, mais comme pour tout suicide où l’élément déclencheur peut être quelque chose de très banal», assure Nicole Marut.

Et s’il ne se passe rien? «On parle de moins en moins de fin du monde mais de la fin d’une certaine forme de civilisation. On deviendrait plus sage, on courrait moins après l’argent… C’est comme ça à chaque fois», explique Pascal Zentz. «Et puis ils trouvent toujours un lien a posteriori, ajoute-t-il. Par exemple pour les prédictions de Nostradamus en 1999, certains y ont vu après coup un lien avec le 11 septembre 2001. Ils arrivent toujours à connecter les choses

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