Facebook a réalisé une expérience de psychologie en modifiant le …

RÉSEAUX SOCIAUX - Qu'est-ce que représente Facebook pour vous? Si l'on peut trouver mille réponses à cette question, l'une d'elle serait sûrement la préférée des chercheurs en sciences humaines: un gigantesque laboratoire. Une opportunité que le réseau social a parfaitement compris et a choisi d'exploiter.

Dans un récent article de la revue scientifique Pnas, des chercheurs travaillant pour Facebook ont dévoilé une expérience menée en secret sur plus de 600.000 personnes. Le but de l'étude? Comprendre comment fonctionne la contagion émotionnelle, c'est-à-dire le fait qu'une émotion puisse se transmettre d'une personne à l'autre.

Facebook a ainsi sélectionné 689.003 utilisateurs au hasard et a modifié leur fil d'actualité. L'expérience a duré une semaine. Pour la première partie de l'expérience, les statuts négatifs avaient moins de chance d'apparaître. L'autre partie rendait moins présents les statuts positifs sur le fil d'actualité des cobayes.

Pour catégoriser ces statuts, les chercheurs ont défini des dictionnaires de mots positifs ou négatifs, déjà utilisés dans d'autres études de ce type.

L'émotion peut bien se propager sans interaction physique

Les chercheurs ont ensuite analysé les types de statuts publiés par les cobayes. Au total, plus de 3 millions de statuts ont été analysés, contenant environ 122 millions de mots, 4 millions de positifs (3,6%) et 1,8 million de négatifs (1,6%).

Les chercheurs se sont alors rendus compte que les personnes ayant été exposées à plus de contenus positifs publiaient plus de statuts positifs. A l'inverse, ceux ayant vu passer plus de statuts négatifs publiaient plus de messages négatifs.

Voici (ci-dessous) le schéma en question. A noter que les écarts sont très faibles: de l'ordre de 0,06%. Pour autant, vu la taille gigantesque de l'échantillon, la marge d'erreur (symbolisée par les "i" en haut de chaque colonne) reste très faible.

facebook experience

"Ces résultats suggèrent que les émotions exprimées par les amis, via les réseaux sociaux en ligne, influencent notre humeur", affirment les auteurs. Des résultats qui vont dans le sens de plusieurs études publiées par le passé sur la contagion émotionnelle, notamment le travail de chercheurs ayant étudié pendant 20 ans 5124 personnes. "Cela suggère aussi que, contrairement aux présupposés existants, les interactions en personne et les signaux non verbaux ne sont pas strictement nécessaires pour une contagion émotionnelle", affirment les auteurs.

Et les données personnelles dans tout ça?

Facebook en profite aussi pour tacler d'autres études. Les conclusions "contrastent avec des théories qui suggèrent que la vue de statuts positifs d'amis sur Facebook peut d'une certaine manière nous affecter de manière négative". Pour autant, les données de l'expérience ne montrent pas que les cobayes sont plus heureux quand ils voient des statuts positifs, mais simplement qu'ils publient des choses positives. Reste à savoir s'ils sont effectivement plus heureux.

Enfin, quid des données personnelles dans tout ça? Car après tout, Facebook a "joué" avec plus de 600.000 de ses utilisateurs. Comme le précisent les auteurs dans leur article, cette étude respecte les conditions d'utilisation du réseau social lors de la création de son compte.

Parmi celles-ci, une phrase fait justement référence à des recherches de ce type: les informations collectées sont utilisées "pour des opérations internes [...], l'analyse de données, la recherche".

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