Exposition : VieS…âges met en lumière des portraits

Immortaliser l’expression d’un visage et ainsi la vie au fil des âges… La notion pourrait être philosophique, mais la démarche est avant tout artistique. C’est le projet auquel ont participé 28 étudiants de l’Institut supérieur de l’enseignement privé de Polynésie française (Isepp), au travers d’une exposition intitulée VieS…âges. 
Celle-ci se tient, depuis le 24 février et jusqu’à la fin du mois de juin, dans les locaux de cette école située dans le quartier de La Mission, à Papeete. 
L’entrée y est libre, du lundi au vendredi, de 6 h 30 à 17 heures, mais surtout conseillée. Surtout si l’on souhaite faire vagabonder son âme en compagnie de 40 portraits photographiés en noir et blanc, exposant leur sourire et leur regard à la lumière des objectifs scolaires de ces étudiants en 2e année de licence information-communication et psychologie. 
Des instants de vie imprimés, figés une seconde dans le temps, sur du papier format XXL (160 x 160 cm), pour le plaisir de la contemplation.

Un travail noté

“L’un des objectifs des universités, d’une manière générale, c’est de proposer aux étudiants un enseignement transversal, dont la photographie, c’est-à-dire inviter l’étudiant à sortir de sa matière, de sa discipline, pour découvrir autre chose, explique Éloïse Enjolras-Naïte, responsable de la filière de psychologie à l’Isepp et en charge de l’événement. La photo prend sens chez les ‘psy’, autant que chez les “com”, car elle invite l’autre à regarder l’autre différemment, mais aussi à entrer en communication avec lui. Ce qui était attendu, c’est qu’ils prennent des photos de gens qu’ils ne connaissaient pas. Cela veut dire qu’ils ont dû prendre le temps de se connaître, de s’asseoir, de parler, de trouver les bons mots. Parce que la rencontre se faisait, ils ont pu saisir une émotion. Ils travaillent donc l’observation, la relation, l’entretien, etc.”
Mais cette exposition, dont une première édition, plus modeste, avait été tentée, il y a deux ans, n’est pas réservée qu’aux écrivains de la lumière. 
“Les étudiants ont été invités à travailler avec différents supports : le support photographique, le support peinture et le support audiovisuel”, précise Éloïse Enjolras-Naïte. 
Peu après le hall d’entrée de l’Isepp, sur la gauche, juste avant la cafétéria, dans un couloir sombre se dissimule l’éclair lumineux d’un artiste peintre. 
Une fresque murale monumentale, sur près 90 m2 de surface, laisse entrevoir, là aussi, 20 visages, mais en couleurs. Il suffit d’appuyer sur l’interrupteur pour voir les ampoules du plafond s’allumer (oui, oui), mais surtout découvrir le travail colossal que Chris-RMT, un jeune artiste local et ancien étudiant en psychologie au sein de l’école, a entrepris seul. 
“Il a commencé mi-janvier, dit Éloïse Enjolras-Naïte. Il venait peindre les week-ends et, durant les derniers jours, il venait aussi les nuits. Il a quasiment fini, il continue à venir le soir pour terminer.”
Chris a également réalisé une performance artistique éphémère lors du vernissage, réalisant des portraits sur différents supports, le public était d’ailleurs invité à participer. 
Le vernissage a également permis à certains d’élaborer des montages photo sur un support audio autour d’un thème culturel, alors que d’autres se sont plutôt essayés à des montages artistiques sur des bases photographiques. 
De la photo, de la peinture mais aussi du son et de la vidéo, en exprimant leur talent, les étudiants ont aussi entretenu leur carnet de notes, puisque ce travail a été évalué par leurs professeurs, en termes de technique et de qualité. Mais mention très bien ils auraient tous décroché, à l’école de la créativité. 

Karim Mahdjouba

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