Entretien : Agnès Martin-Lugand, auteure chez Michel Lafon

Vous étiez psychologue clinicienne. Comment vous est venue l’idée d’écrire ?

“Pendant mes études de psychologie, j’écrivais des mémoires et j’ai adoré cela. J’avais donc en tête d’écrire un roman un jour. Je crois que la maternité m’a donné le courage de me lancer. Quant à l’idée de mon premier livre, elle est venue en regardant un reportage sur un village de la côte anglaise. Je me suis demandée ce qui pourrait me faire aller vivre là-bas. J’ai regardé mon mari et mon fils et je me suis dit que si je les perdais, peut-être que j’irai. Et l’histoire est née.”

Dans un premier temps, vous avez choisi l’autoédition. Par défaut ou par choix ?

“En janvier 2012, j’ai envoyé mon manuscrit à quatre maisons d’édition. Six mois plus tard, j’ai reçu deux réponses encourageantes mais aucune ne me proposait d’éditer mon livre. Je l’ai donc retravaillé. En octobre, lorsqu’il a été définitivement terminé, l’autoédition numérique était en plein essor. Je me suis dit que j’allais essayer de me passer d’un éditeur. Je suis allée au bout de ma démarche d’écriture afin de voir si ça valait le coup de persévérer. Je ne regrette pas ce choix. Les gens heureux lisent et boivent du café a été mis en ligne le lendemain de Noël 2012. Mon but était qu’il entre dans le top 100 des ventes Amazon. Dès le premier jour, il était 97e, 56e le lendemain et l’ascension ne s’est jamais arrêtée. En quelques semaines, il était numéro 1 des ventes.”

C’est à ce moment que les éditions Michel Lafon vous ont contactées. Comment avez-vous réagi ?

“J’étais très heureuse dans ma position d’auteur indépendant. Je me suis dit : pourquoi aller pactiser avec le diable ? Puis, je me suis décidée à les recontacter et ils m’ont proposé un contrat. J’ai tenu à ce que ni le titre, ni la couverture, ni le texte ne soient changés. Une nouvelle aventure a commencé. J’ai vendu 150 000 exemplaires, le livre a été vendu à 18 pays et les droits pour le cinéma ont été achetés. Je n’étais pas préparée à un tel succès et je n’en reviens pas, ça a une dimension magique.”

Dans votre premier roman, Diane a perdu son mari et sa fille, dans le second Iris manque de confiance en elle. Votre ancien métier vous aide-t-il à construire la psychologie de vos personnages ?

“D’une certaine manière, oui. J’aime construire des carapaces à mes personnages, des fêlures ou des blessures plus ou moins grandes. Mais je n’écris pas en pensant psychologue. J’aime créer des personnages qui m’embarquent en espérant embarquer le lecteur avec moi.”

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