Enquête concernant le décrochage scolaire

La situation familiale ou les activités extra-scolaire ont peu d'influence sur le décrochage scolaire. Ce sont les conclusions d'une étude.

Les
effets directs des facteurs sociaux tels que la situation familiale ou les activités
socioculturelles sur les risques de décrochage scolaire semblent" presque
négligeables", selon une enquête menée auprès de 3.716 élèves de 3e secondaire,
répartis dans 66 écoles bruxelloises, par les "cellules de veille contre
le décrochage scolaire" de 15 communes de la Région de Bruxelles-Capitale
et par l'Institut de Psychologie de l'UCL.

Il
ressort que le décrochage scolaire "est un phénomène complexe lié à une multiplicité
de facteurs, organisés selon des effets en cascade
", a expliqué Benoît
Galand, professeur à Institut de Psychologie de l'Université catholique de
Louvain (UCL), à l'occasion de la présentation des résultats de l'étude. Parmi ces facteurs, les éléments associés à l'expérience scolaire (valeur accordée
aux apprentissages scolaires, manque d'investissement en classe, fréquentation
d'amis ayant l'intention de quitter l'école, etc.) paraissent particulièrement
déterminants quant au risque de décrochage. 
Dans le même temps, cette expérience scolaire "semble elle-même influencée
en amont par des facteurs liés à la santé (dépression, consommation de
psychotrope, etc.) et à la trajectoire scolaire (sanctions déjà reçues, exclusions,
aspirations parentales, etc.
)", a poursuivi M. Galand. Quant aux facteurs sociaux, ils influeraient à leur tour sur ces deux derniers
aspects, "de sorte que leur effet direct sur le risque de décrochage semble
presque négligeable, ce qui s'oppose à une lecture déterministe du phénomène
",
a-t-il encore ajouté. Par contre, "la manière dont les élèves sont distribués au sein des écoles
et des classes, par le recours au redoublement et l'orientation dans différentes
filières, a une incidence sur le risque de décrochage scolaire
", ce risque
étant plus élevé dans l'enseignement qualifiant, où le taux de retard scolaire
est plus élevé, a encore souligné Benoît Galand.

"L'intérêt de cette étude réside avant tout dans les suites
qu'on lui donnera
",
a de son côté estimé le ministre-président bruxellois, Charles Picqué,
en regrettant par ailleurs le manque de données sur le sujet. "J'espère qu'on
pourra désormais aller un peu plus loin et que cette enquête nous aidera à
peaufiner notre plan de lutte contre le décrochage scolaire
", a-t-il
conclu.

Belga

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