Enfants et écrans : le « oui, mais » de la science

Ne pas tomber dans une attitude pathologique face au monde numérique, c'est bien là tout le problème. On songe à ces jeunes hommes (car c'est une conduite typiquement masculine) passant jusqu'à huit heures par jour à jouer à des jeux vidéo, au détriment de toute activité physique ou sportive. Les jeux vidéo seraient-ils, à l'instar de l'alcool, du tabac ou de l'héroïne, une nouvelle drogue, plus ou moins dure ? Non, répondent en choeur tous les scientifiques auditionnés. Et pas seulement parce que, comme l'a démontré Jean-Pol Tassin, de l'Inserm, les circuits neurologiques impliqués dans la pratique excessive des jeux vidéo ne sont pas les mêmes que ceux activés par la prise de substances toxiques. En termes comportementaux aussi, les choses sont très différentes. Deux des critères caractéristiques des vraies addictions, le syndrome de sevrage et le risque de rechute, n'existent pas avec les jeux vidéo. « Ils n'entrent pas dans la définition actuelle de l'addiction, qui, outre les substances toxiques, ne s'applique qu'à un seul item : les jeux d'argent », souligne Serge Tisseron.

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