En attendant France-Irlande : que se passe-t-il dans la tête de Jonny …

Les problèmes désormais identifiés, reste à trouver les solutions. Chercher à repousser ces pensées négatives semble être plutôt contre-productif : "C’est comme nager à contre-courant, le buteur va s’épuiser mentalement sans parvenir à se détacher de ses pensées". Demandez à Quade Cooper, l'ouvreur australien. Son taux de réussite au pied ne dépasse pas les 50% (6 transformations manquées sur 11 tentées), un rendement rédhibitoire à ce niveau de la compétition.

Au lieu de lutter, Cécilia Delage préconise plutôt de se laisser porter par un courant de réussite : “Il faut faire naître les pensées positives. Et cela ne peut se faire correctement que si le joueur a confiance en lui”. Une confiance qui passe, encore une fois, par une sécurité de l’emploi, toujours selon Yann Delaigue : “Les buteurs ont besoin de savoir qu'on compte sur eux. Halfpenny, Carter ou Wilkinson ne se posent pas la question de savoir s'ils seront titulaires le week-end d'après....”

Utiliser l'imagerie pour ne plus se poser de questions

Si le doute peut être rampant, à quel moment est-il le plus handicapant pour le buteur ? Une évidence pour Cécilia Delage : “Lorsqu’il doit être acteur, c’est-à-dire lorsqu’il sait qu’il doit tirer”. Dès le coup de sifflet de l’arbitre donc. Et à ce moment-là, surtout, ne pas penser à l’après : “Car se concentrer sur ce qui nous fait peur nous empêche d’être concentré sur ce qu’on doit faire. Si le buteur se focalise sur le futur, c’est angoissant car il ne peut qu’imaginer les conséquences de son tir. S’il se concentre sur le passé, ce sont des émotions variables, soit positives s’il a été en réussite, soit négatives s’il a été en échec". À double tranchant, donc...

Alors quand travailler sur ses pensées ? “Le meilleur moment pour apprendre à faire émerger les pensées positives est de travailler certaines situations spécifiques lors des entraînements, prendre conscience de ses ressentis et savoir les verbaliser”. Profiter de moments où l'on est plus libre pour se concentrer : “Le buteur peut aussi se préparer mentalement sur ses tirs dans les vestiaires, avant le match, ou lors de l’échauffement. C’est une démarche qui doit être très personnelle”. Et visualiser avant d'agir : “Travailler à partir de l’imagerie mentale qui va aider le buteur à intégrer des sensations bien précises, à se concentrer sur l’instant T et sur lui-même, pour être dans son action et éviter ainsi de se poser des questions”.

Leave a Reply