En 2070, le sexe avec les robots sera banal, affirme une chercheuse

Helen Driscoll, maître de conférences en psychologie à l'université de Sunderland (Royaume-Uni), est convaincue que les relations sexuelles et même des sentiments amoureux entre les humains et des robots deviendront admis avant la fin du siècle. Une idée qui n’a rien de nouveau (cf Blade Runner, 1982…), mais qui s’appuie sur les progrès en matière de réalité virtuelle et de robotique pour en faire une évolution incontournable de nos sociétés modernes.

Le 06/08/2015 à 15:33

- Numerama.com, licence CC

Que ce soit la littérature ou le cinéma, la science-fiction a depuis longtemps exploré la voie des relations physiques ou sentimentales entre les humains et les robots. Se basant sur l’évolution des normes sociales au fil des siècles ainsi que sur les progrès en matière en de robotique et de réalité virtuelle, une chercheurs britannique estime que la sexualité entre les humains et les robots entrera dans les mœurs dans les prochaines décennies. © Sinful RobotQue ce soit la littérature ou le cinéma, la science-fiction a depuis longtemps exploré la voie des relations physiques ou sentimentales entre les humains et les robots. Se basant sur l’évolution des normes sociales au fil des siècles ainsi que sur les progrès en matière en de robotique et de réalité virtuelle, une chercheurs britannique estime que la sexualité entre les humains et les robots entrera dans les mœurs dans les prochaines décennies. © Sinful Robot

sinfulrobot

Dans quelques décennies, en tout cas avant la fin du siècle, il ne sera pas rare que des humains entretiennent des relations sexuelles avec des robots, voire tombent amoureux de leur partenaire artificiel. C'est ce que prédit Helen Driscoll, qui est maître de conférences en psychologie à l'université de Sunderland (Royaume-Uni). Selon elle, ce type de rapport humain-robot pourrait survenir vers 2070.

Bien consciente que la perspective de coucher avec une machine peut sembler tout à fait saugrenue, pour ne pas dire malsaine, Helen Driscoll s'en remet à l'histoire. « Nous avons tendance à penser ces sujets [...] dans le cadre des normes actuelles. Mais si nous nous remémorons les normes sociales concernant le sexe qui étaient en vigueur il y a cent ans, il est évident qu'elles ont changé rapidement et radicalement. »

À l'heure actuelle, la technologie n'est pas assez avancée pour faire basculer les pratiques sexuelles. Mais avec les progrès de la robotique associées à l'amélioration de la réalité virtuelle, ce n'est qu'une question de temps (il y a déjà des tâtonnements, à l'image de Sinful Robot et son projet de réalité virtuelle de luxure).

« Dans la mesure où la réalité virtuelle devient plus réaliste et immersive tout en étant capable d'imiter voire d'améliorer l'expérience des relations sexuelles avec un partenaire humain, il est concevable que certains vont choisir cette expérience » plutôt que de continuer à entretenir des rapports avec un homme ou une femme, au motif que les émotions et les sensations ressenties seront plus fortes avec l'aide de la technologie.

HRP 4C, une anthropoïde conçue au Japon par l'AIST, au milieu de danseuses humaines. Pour l'instant, il est facile de faire la différence, mais demain ? © AIST/YouTube
HRP 4C, une anthropoïde conçue au Japon par l'AIST, au milieu de danseuses humaines. Pour l'instant, il est facile de faire la différence, mais demain ? © AIST/YouTube

Le manque de contacts humains ira-t-il jusque-là ?

Helen Driscoll estime toutefois que cette évolution pourrait favoriser l'émergence de problèmes de santé mentale ou physique, dans la mesure où l'Homme est avant tout un animal social qui a besoin du contact avec autrui. Or, la trajectoire que fait prendre la technologie à la société tend, selon elle, à isoler les individus en limitant leurs interactions directes.

Si le sexe robotique est privilégié, « nous pourrions aussi voir une hausse du nombre de personnes vivant seules et passant plus de temps dans la réalité virtuelle. Le manque de contact humain peut être nocif. Les humains sont naturellement sociables et un défaut dans ce domaine peut conduire à la solitude », ce qui est lié aux difficultés citées plus haut. Mais Helen Driscoll suggère que la technologie pourrait aussi apporter une solution à ces nouvelles problématiques.

D'autres chercheurs, avant Helen Driscoll, ont aussi réfléchi sur le rôle que joueront les robots dans le quotidien des individus. En 2007, David Levy, un chercheur rattaché l'université de Maastricht, envisage par exemple que le développement des logiciels de simulation de personnalité va conduire tôt ou tard à se poser la question de la possibilité de légaliser le mariage humain-robot en 2050.

Les relations entre humains et robots inspirent en tout cas. Ces dernières années, nous avons pu voir des films comme Her (dirigé par Spike Jonze) ou Ex Machina (réalisé par Alex Garland) aborder la naissance des sentiments entre un homme et une machine ou une intelligence artificielle. Ce sujet a aussi été traité dans la série britannique Black Mirror, dans l'épisode Be Right Back.



Un robot miniature qui saute sur l'eau


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