«Dire qu’on voit un psy? Ce n’est plus tabou!»


10.07.2015

Page Jeunes - Dis-moi tout! Faire appel à un psychologue: en avoir honte ou pas? Trois étudiants donnent leur avis sur la question.

Lauriane Beffa

Michaël Zappala

21 ans, bachelier

«Je pense que la psychologie est une discipline qui revêt de plus en plus d’importance à l’heure actuelle. De nos jours, beaucoup de gens ne sont pas bien avec eux-mêmes pour diverses raisons. J’ai l’impression qu’un certain nombre de personnes ne se sentent pas bien dans le système et que ce décalage les rend malheureuses. Le fait de ne pas arriver à entrer dans le moule peut créer une telle détresse que cela en vient à générer des troubles psychologiques. Du coup, la psychologie est nécessaire pour remédier à ces maux.

»Il y aurait la possibilité de faire de la prévention sous la forme d’un suivi psychologique servant au développement personnel de l’individu, par exemple. Selon moi, la psychologie permet de mieux comprendre le fonctionnement humain en général, mais également son propre fonctionnement en tant qu’individu. C’est important d’avoir fait ce travail sur soi auparavant, surtout en tant que thérapeute, afin d’être un «socle» sain pour les personnes qui en ont besoin.»

Alexia Marcou

21 ans, étudiante en psychologie

«J’ai l’impression que la psychologie a de l’avenir. C’est un sujet beaucoup moins tabou qu’autrefois. A l’époque, parler du fait d’être allé voir un psy était impensable: on était presque aussitôt étiqueté de «fou». A l’heure actuelle, de plus en plus de gens souhaitent voir un psychologue pour s’accomplir en tant qu’individu et non pas forcément parce qu’ils ont un trouble mental.

»Par contre, j’ai constaté un phénomène assez étonnant: quand les gens apprennent que j’étudie cette branche, il y a soudain de la méfiance dans l’air. Comme s’ils s’imaginent que je vais retrouver enfoui en eux un éventuel complexe, comme celui d’Œdipe par exemple. Mais quand on y réfléchit, chaque être humain analysera forcément son vis-à-vis. C’est comme ça qu’on fonctionne afin d’être en contact les uns avec les autres. Cette peur d’être soudain «à nu» me fait sourire: ça donne l’impression que les gens ne sont finalement pas satisfaits d’être qui ils sont, puisqu’ils ont un tel besoin de se cacher.»

Aurélien Lalou

20 ans, étudiant en médecine

«J’ai toujours trouvé la psychologie inférieure à tout ce qui est purement médical, mais ce n’est pas pour autant que je la chasserais de ce domaine. Selon moi, elle est très utile comme médecine douce. Je la trouve préférable en ce qui concerne les troubles légers, comme les troubles anxieux, voire certains types de dépressions, par rapport à tous ces médicaments que l’on donne par facilité et qui peuvent faire de l’individu un légume. Elle est également nécessaire parallèlement à un traitement médical. Car les médicaments ne suffisent pas à guérir quelqu’un dans son entier.

»Mais je ne pense pas qu’on puisse soigner une grosse pathologie comme la schizophrénie uniquement avec la psychologie. Les dégâts sont trop profonds, et pas seulement au niveau comportemental. Certains systèmes biologiques sont défaillants. Dans ce genre de cas, la médecine est nécessaire, avec également une psychothérapie en parallèle.»

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