Deux ans de prison pour la fausse psy


Régine Labeur./Photo DDM./archives. ()

Régine Labeur./Photo DDM./archives.

Experte psychologue auprès des tribunaux, Régine Labeur avait rendu plus de 400 expertises judiciaires brisant de nombreuses familles à la suite de ces rapports tronqués. Elle avait agi durant toutes ces années, sur le ressort de la cour d'appel de Bordeaux, sans aucun diplôme, produisant mêmes des fausses attestations.

Hier, le tribunal correctionnel de Toulouse a condamné à quatre ans de prison dont 24 mois avec sursis cette femme de 55 ans pour usage de faux documents et usurpation de titre. Le jugement avait été mis en délibéré à la suite de l'audience du 14 juin au cours de laquelle le ministère public avait requis trois ans de prison dont 15 mois ferme. Cette affaire avait été dépaysée pour davantage de sérénité puisque des magistrats bordelais avaient eu affaire à la prévenue.

Entre 2004 et 2009, elle avait berné toute l'institution judiciaire, de Bordeaux à Périgueux en se faisant passer pour un expert psychologue. Avec un BEPC en poche et une activité de comptable au sein de la société de transport de son mari, à Périgueux, Régine Labeur avait récupéré sur internet, en 2003, des copies de diplômes, du DEUG au DESS de psychologie clinique. Avec une formation accélérée à l'université de Toulouse-Mirail et à la faveur de lectures sommaires, elle avait ingurgité Freud. Elle avait ensuite scanné des copies de tampon «Académie de Toulouse» et utilisé un autre tampon émanant de la fac du Mirail pour valider ses dossiers. «À la DDASS de Périgueux, où l'on enregistre mon activité de psychologue, on m'a juste demandé la copie des diplômes. C'est tout», avait-elle déclaré à la barre du tribunal justifiant ses actes par «le désir d'être reconnue et non l'appât du gain.»

Ses expertises, selon la cour, avaient dû lui rapporter 70 000 euros en trois ans.

Parmi les plaignants figuraient notamment une mère qui s'était vu retirer la garde de ses deux enfants au profit de son mari, des innocents accablés par des expertises en matière de délits sexuels ou des victimes dont la parole avait été discréditée.

Cette condamnation «est une très belle décision», s'est félicitée l'avocate d'une victime, Me Sylvie Noachovitch.

Joint hier, l'avocat de Régine Labeur, Me Michel Nunez, ne s'était pas encore prononcé sur l'éventualité de faire appel du jugement.

Frédéric Abéla

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