Des psychologues pour les forces de l’ordre

Face aux risques inhrents des missions chaque jour plus complexes et prilleuses, le ministre de l'Intrieur cargue les voiles. Pour panser les traumatismes et les bleus l'me dans la police, un Service de soutien psychologique oprationnel (SSPO) a t mis en place en 1996. Une soixantaine de cliniciens y animent une permanence relie un numro vert fonctionnant sept jours sur sept, 24heures sur 24.

Ces experts n'y traitent pas que de bobologie mais de relles pathologies prsentes par des fonctionnaires qu'il ne faut pas laisser seuls, prvient Pascal Garibian, porte-parole de la Direction gnrale de la police nationale (DGPN).

Mal-tre du policier

En toute confidentialit, ces psychologues animent des groupes de parole dans les services confronts des scnes de crime particulirement pnibles ou des pisodes sordides ou dstabilisants. Le SSPO traite le mal-tre du policier, mais aussi, plus largement, celui de son entourage familial, prcise Pascal Garibian.

Cette dmarche est imprieuse dans une profession en proie au burn out, o le taux de suicide est de 36% suprieur la moyenne nationale. L'anne dernire, 43 policiers ont mis fin leurs jours, en utilisant leur arme de service dans la moiti des cas. Les risques psychologiques de chaque policier, du gardien au commissaire, sont valus ds le recrutement, note-t-on la DGPN.

Des praticiens tablissent le profil des candidats et identifient les failles ventuelles pour obtenir des recrues stables motionnellement. En thorie, le suivi se fait tout au long de la carrire o les policiers peuvent dsormais bnficier de stages de gestion du stress en cas d'attaques ou de guets-apens.

Les gendarmes, de leur ct, ont fait monter en puissance un vritable rseau de soutien depuis 1990. Recrutant des psychologues civils au grade d'officier, la section Psychologie soutien intervention (PSI) dploie ses antennes dans chaque rgion pour soigner les militaires en difficult.

Les cauchemars, angoisses, ractions anormales ou les difficults se concentrer font systmatiquement l'objet d'une thrapie, prcise le colonel Pages Xatart Pares, sous-directeur accompagnement du personnel. Les prises en charge s'inscrivent sur le long terme, sachant que les blessures psychologiques reviennent parfois plus de six mois aprs les faits.

Bureau de reconversion

En cas de tragdie, comme celle qui a cot la vie d'un major Nice, des renforts en blouse blanche sont dpchs sur place pour aider les collgues, mais aussi les proches endeuills.

En outre, quand un gendarme bless est hospitalis loin de son foyer, sa famille est hberge proximit le temps de la convalescence pour une dure de 21 jours renouvelable. La gendarmerie finance aussi des aides mnagres pour garder les enfants ou fournir des quipements adapts dans les domiciles o vivent des militaires ayant subi un handicap.

Notre philosophie est de rintgrer le maximum de personnels dans nos rangs, prcise le colonel Pages Xatart Pares. Pour ceux dont les blessures entranent une inaptitude dfinitive, un bureau de reconversion leur propose des emplois dans le priv avec un taux de russite de 85%. Enfin, la marchausse multiplie les propositions de mdailles. Un signe de reconnaissance qui participe souvent la gurison autant physique que mentale.

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