Des enfants épanouis grâce à la psychologie positive

Agnès Dutheil est une maman qui a été, comme toutes les mamans, confrontée aux questionnements existentiels de ses enfants quand ces derniers étaient adolescents. Infirmière dans un service de cancérologie, elle s’est rendue compte que les personnes qui affrontaient la mort avaient presque les mêmes questions sur la vie et son sens que les plus jeunes.
Elle a alors décidé de se consacrer à des ateliers de développement personnel, pour tenter d’avoir des réponses à ces questions et en faire profiter petits et grands.

Son ouvrage La psychologie positive avec les enfants est une véritable mine de conseils pour rendre nos enfants libres et autonomes. En voici quelques-uns.

 

Vous dites que les questions des ados rejoignent parfois les questions que se posent des gens à l’hiver de leur vie…
Agnès Dutheil - Oui en effet, à la différence près que les personnes confrontées à la mort se demandent « qu’est-ce que j’ai fait de ma vie » alors que la question que se posent les jeunes est : « qu’est-ce que je vais faire de ma vie ». Mais à tout âge, la quête de sens est primordiale.

 

Trouver du sens à ce que l’on fait semble être la base d’une éducation sereine…
Agnès Dutheil - Oui, on vit dans une période tellement anxiogène qu’il faut trouver du sens à ce que nous faisons et l’expliquer à nos enfants, afin qu’eux aussi trouvent un sens à leur vie. Il est important par exemple de leur expliquer à quoi ça sert de bien travailler à l’école, car s’ils ne comprennent pas l’intérêt, ils n’auront aucune envie de faire des efforts « pour rien. 

 

Et quand ils font des bêtises, vous trouvez une façon de positiver cela !
Agnès Dutheil – Parce que les bêtises font partie de l’apprentissage, ce sont même des « opportunités d’apprentissage ». Il est nécessaire de l’aider à tirer les conclusions de ses erreurs pour assimiler de l’expérience. 

Cela ne peut pas toujours se faire tout de suite, mais c’est par ses propres expériences que l’enfant grandit et s’autonomise.

 

Vous évoquez aussi l’importance de savoir NOMMER ce que l’on ressent.
Agnès Dutheil - Oui, mettre des mots sur nos sentiments est très important. Si l’on pouvait exprimer plus facilement ce que l’on a à l’intérieur, on rentrerait moins souvent en conflit, puisque la discussion serait plus aisée. Dans les écoles maternelles, je souhaiterais qu’il y ait très tôt des émoticônes destinés aux enfants pour que ces derniers puissent exprimer comment ils se sentent. Énervés, tristes, joyeux, déçus, émus… quand on peut identifier nos émotions, on peut ainsi mieux les gérer.

Dans votre ouvrage, vous parlez de quatre piliers essentiels à une éducation bienveillante : l’amour, l’empathie, la confiance et la gratitude. Pouvez-vous détailler en quoi ce sont des cartes maitresses ?
Agnès Dutheil - L’amour et l’empathie sont bien sûr essentiels. Il faut que l’enfant se sente aimé de manière inconditionnelle, quoi qu’il fasse. Parfois, il va dire quelque chose qui nous dérange. Par exemple : « je n’ai pas envie de faire un bisou à Mamie parce qu’elle ne sent pas bon. » On va trouver sa remarque sévère, mais c’est important que l’enfant sache qu’il peut nous le dire et que l’on peut l’entendre. Il ne faut pas juger sa remarque mais tenter de la comprendre, être ainsi en empathie avec lui. L’empathie est d’ailleurs surtout une « qualité de présence. » Notre enfant doit savoir qu’on est toujours là pour lui, et qu’on ne le jugera pas.

Cela rejoint d’ailleurs la confiance. Si l’enfant sent qu’on lui fait confiance, ça va lui donner des ailes, il sera capable de tout faire. Si, en revanche, on ne lui fait pas confiance, tout s’effondre, et en premier… la propre confiance qu’il aura en lui.

Lui dire qu’il est « génial », c’est bien, mais c’est encore mieux de lui expliquer en quoi il l’est. Cela l’aide ainsi à augmenter sa confiance en lui et ses ressources.
Plus on les valorise, plus ils ont envie de nous montrer à quel point ils peuvent faire encore mieux. D’ailleurs, chaque enfant a au moins un vrai talent. Et s’il travaille ce talent, adulte ce sera un cador dans son domaine d’expertise, et non pas un ingénieur moyen qui se retrouvera en thérapie à 40 ans avec le sentiment d’être passé à côté de sa vie.

Il faut donc les accompagner dans leur voie, en restant à leurs côtés. Un peu comme quand on apprend à un enfant à marcher : on ne le tient pas mais on reste à proximité. On ne le pousse pas, on ne le tire pas. Il sait qu’on est là, tout près, mais il marche seul.

Et enfin, la gratitude : quand elle est exprimée ou écrite, pas juste pensée, elle libère de la sérotonine dans notre cerveau, qui est l’hormone du bonheur. Savoir remercier, apprécier, profiter… cela a le même effet qu’un antidépresseur.

On peut entrainer ses enfants à voir ce qui est beau, ce qui est bien. Par exemple, en leur demandant chaque jour quelle a été LA bonne chose de leur journée. Petit à petit, ils auront le réflexe d’y porter attention naturellement.

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