De psychologue aux plateformes pétrolières

Après son parcours à la SGS, Charles Upchurch dirige Silentsoft











Il voulait assurément devenir psychologue, après avoir effectué son bachelor aux Etats-Unis. Mais avant de poursuivre ses études, Charles Upchurch décide de voyager. A 22 ans, il part sac à dos en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. En Israël, il passe quelques mois dans un kibboutz puis décide de poursuivre ses pérégrinations. Mais pour cela, il lui faut des ressources financières. Dans le Sinaï, il trouve un emploi temporaire dans l’entrepôt d’une plateforme pétrolière. «Un job formidable qui me permettait de travailler un mois de manière intensive, suivi d’un mois de vacances. Une liberté pour continuer de voyager, explique-t-il. Il n’y a pas beaucoup de prérequis dans l’industrie pétrolière. Ma situation n’est pas exceptionnelle aux Etats-Unis. Un titre universitaire est considéré comme un bout de papier qui prouve seulement son aptitude à apprendre. Quel que soit le travail effectué à l’issu de ses études, il sera très différent de ce que l’on a appris à l’école ou à l’université», explique Charles Upchurch.

La société Sedco l’engage alors sur une plateforme de forage à 200 kilomètres des côtes brésiliennes. «Un monde froid, dur et objectif. Plus rien à voir avec ma formation de psychologue.» Il gravit les échelons et devient technicien hydraulique puis capitaine de plateforme au large de Terre-Neuve, au milieu des icebergs. «Pendant six ans, j’ai travaillé sur cette plateforme et j’habitais pendant mes longs congés dans les Caraïbes afin d’y oublier le froid et les tempêtes, dont l’une a été fatale à une plateforme voisine coûtant la vie à 85 personnes», se souvient-il.

Tenté par l’enseignement

En 1983, il suit son épouse à Genève et décide d’entamer une deuxième réorientation. Il trouve un emploi dans la société de contrôle et d’analyse SGS et assume une responsabilité dans les contrats gouvernementaux. Quelques années plus tard, il est chargé de restructurer cette division et de supprimer 2000 emplois sur 4000. Une mission difficile. Il se porte volontaire pour quitter aussi l’entreprise et décide de s’engager auprès de PME. Appelé en renfort par des investisseurs, il a pour mission de «reconstruire» des entreprises. Actuellement à la tête de Silentsoft, une PME connue pour la gestion de citernes à distance et la gestion énergétique des bâtiments, Charles ­Upchurch n’exclut pas un nouveau changement de carrière. «Pourquoi pas dans l’enseignement, afin de retrouver une part de subjectivité que j’avais connue durant mes études de psychologie», s’interroge-t-il.

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