@ddict : le premier MOOC sur l’addiction au numérique

L’université de Nantes, en collaboration avec le CHU de la ville, a lancé le 22 décembre 2014 le premier MOOC sur l’addiction au numérique. Explications avec Didier Acier, professeur de psychologie clinique et coordinateur du MOOC.

Didier Acier

Didier Acier

Comment est née l’idée de lancer un MOOC sur l’addiction au numérique ?

Il s’agit d’un travail commun du Laboratoire de Psychologie des Pays de la Loire et du CHU de Nantes, initié il y a deux ans, avec la participation de plusieurs chercheurs de sociologie, de psychiatrie, d’informatique et de psychologie. Au départ, le Pr Jean-Luc Vénisse, psychiatre et addictologue au CHU de Nantes avait invité le philosophe Bernard Stiegler, spécialiste du numérique, dans le cadre d’un cycle de conférences. A la suite de cela, un groupe de recherche a été mis en place sur le numérique et les addictions. L’université et le CHU ont travaillé ensemble sur un média social expérimental, ce qui a donné naissance au MOOC @ddict, accessible gratuitement sur la plateforme France Université Numérique (FUN).

Quel est son objectif ?

Il ne s’agit pas d’un MOOC traditionnel, dans le sens où ce n’est pas un cours donné par un professeur à des étudiants. Notre projet est plutôt de proposer un « cMOOC », le deuxième en France après le MOOC ITYPA. Un cMOOC est un cours en ligne ouvert et collaboratif qui vise à mettre sur un pied d’égalité les enseignants et les étudiants pour réfléchir aux usages du numérique. L’idée c’est de réfléchir ensemble sur nos usages et nos pratiques du numérique et de co-créer.

A qui s’adresse le cours ?

Il est ouvert à tous, aussi bien à un étudiant intéressé par le sujet, qu’à un père de famille qui s’interrogerait sur le comportement de son adolescent connecté en permanence dans sa chambre, ou encore à une mère de famille qui passerait sa vie à jouer à Candy Crush (l’un des jeux communautaires les plus populaires).

A partir de quand est-on considéré comme « drogué » du numérique ?

Il est très difficile de répondre de manière affirmative. Avec ce MOOC, nous voulons apporter plusieurs points de vue, issus de nos expériences respectives. La frontière entre un usage excessif et une addiction au numérique est souvent ténue. De mon point de vue de psychologue, à partir du moment où l’utilisateur commence à devenir esclave du numérique et à perdre sa liberté, il faut cesser de l’utiliser. Mais dans la grande majorité des cas, le numérique et les applications qui en découlent sont très positifs ! Cependant, quand des conséquences négatives commencent à apparaître et à modifier son rapport aux autres, avec une fatigue et une irritabilité importante, ou encore une baisse des résultats scolaires, il faut naturellement se poser des questions.

Quel est le bon usage d’Internet aujourd’hui ? Quelle posture doivent adopter les enseignants ?

Nous allons en débattre dans le cadre du MOOC justement. Ce qui est sûr, c’est que pour décrire un bon usage, il faut soi-même avoir expérimenté l’outil dont on parle. Un bon usage permet d’enrichir ses connaissances. Les ressources numériques sont-elles aussi facilement utilisables que les livres papiers ? Ce sont les établissements pilotes qui nous le diront dans quelques années…

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