Comment la psychologie pourrait être utile aux historiens

Il n’est pas toujours inutile de préparer des révolutions qui n’auront pas lieu. Celle que propose On Deep History and the Brain (2008) va, de son propre aveu, à contre-courant de bien des évolutions de la discipline historique : de plus en plus spécialisée, concentrée sur des époques récentes, de plus en plus tentée (du moins aux États-Unis) par des théories qui font peu de cas de la biologie et du cerveau humains. Daniel L. Smail propose au contraire d’élargir considérablement le domaine de l’histoire (jusqu’à y englober l’archéologie, l’anthropologie comparée, et la préhistoire) et de la mettre en contact avec l’anthropologie et la psychologie darwiniennes qui se sont développées durant les trente dernières années.

L’ouvrage de Smail n’est pas seulement stimulant par ce qu’il affirme ; il est rafraîchissant dans ce qu’il omet. Jusqu’à récemment, aucune discussion académique des liens entre psychologie et histoire ne pouvait faire l’économie d’une longue discussion de plusieurs not...

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