Comment devenir une personne solaire ?

Je remets mon ego à sa juste place

Qu’on ne cesse de se dévaloriser ou de se mettre an avant, une chose est sûre : on agace ! « Aussi opposés soient-ils en apparence, ces deux comportements témoignent d’un ego fragile, explique Ariane Bilheran. La personne est blessée dans l’image d’elle-même, coincée dans ses peurs. ». Or, on ne peut pas « rayonner » si l’on n’apprécie déjà pas sa propre compagnie ! « Certains courants de développement personnel « New Age » avancent l’hypothèse selon laquelle il faudrait, pour se sentir mieux, supprimer l’ego, dénonce la psychologue. Cette théorie est dangereuse. Sans ego, on ne saurait plus qui l’on est, ce que l’on aime (ou pas), ce dont on a besoin (ou pas)… On deviendrait fou ! ».

Comment faire, en pratique ?

Avant tout, éviter de mettre le couvercle sur ce qui nous meurtrit. Une parole, un comportement nous a fragilisé? « Prenez le temps d’analyser ce que vous avez ressenti à ce moment-là, recommande Ariane Bilheran. De préférence, seul, pour ne pas être influencé, et par écrit, en notant, sans vous juger, tout ce qui émerge. L’idée, c’est d’accueillir vos blessures pour aller chercher ce qui se cache derrière et les dépasser. Mais aussi d’apprendre à faire confiance à votre intuition. »

 

Je rencontre mon « ombre »

« Ce n’est pas en regardant la lumière qu’on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscurité, mais ce travail est souvent désagréable, donc impopulaire », expliquait le psychiatre Carl Gustav Jung. Selon Ariane Bilheran,« La présence » solaire se conquiert au terme d’un long processus alchimique visant à transformer en or tout ce qu’il y a de noir et de déprimé en nous. Nul ne peut choisir le bien s’il n’a connu le mal ! »

Comment faire, en pratique ?

Pour découvrir notre « ombre », il y a plusieurs voies. La première consiste à repérer ce qui nous insupporte chez l’autre car il est fort à parier que ce « défaut » nous parle avant tout… du nôtre ! Deuxième indice : s’interroger sur ses schémas de répétition. « Si vous vous trouvez de façon répétée en situation de harcèlement, de rupture amoureuse… c’est bien qu’il se passe quelque chose en vous que vous ne comprenez pas, alerte Ariane Bilheran. Car le dénominateur commun de la répétition, c’est vous ! » Enfin, conseille la psy, regardons en face tout ce qui nous déplaît dans notre vie psychique : cauchemars, sentiments dépressifs, fantasmes effrayants… et soyons attentif aux messages qu’ils nous adressent.

 

Je n’ai pas peur de déplaire

Se conformer aux attentes de la société comme de sa propre famille fait de nous des personnes lisses, « normées », et généralement frustrées. « Développer votre être suppose bien souvent de contrarier autrui, comme l’arbre qui, lorsqu’il pousse sur une terre, déloge nécessairement l’ancien équilibre, prévient Ariane Bilheran. Vos projets de vie dérangeront forcément ceux qui n’en ont pas. Est-ce une raison pour y renoncer ? Le courage de la différenciation nécessite d’affronter la solitude. C’est le prix à payer pour accéder à sa liberté. Et plus on parvient à exprimer nos talents, plus on attire à soi les personnes qui ont l’intelligence et la vertu de reconnaître notre différence. »

Comment faire, en pratique ?

« Il faut écouter son « grain de folie », et non les angoisses des autres », recommande la psychologue. Et ne pas hésiter à fuir tous ceux qui nous mettent des bâtons dans les roues, par envie ou lâcheté ! La vraie bonne question, quand on ne parvient pas à s’affirmer face à quelqu’un, est de se demander si nos craintes sont objectivement fondées, et si l’on ne rejoue pas, par son intermédiaire, un schéma relationnel passé, suggère Arian Bilheran : à quelle personne nous fait penser cette amie si sûre d’elle ? Avions-nous un père, un professeur autoritaire ?. Rien de telle qu’une remise à jour de nos données pour nous libérer de nos peurs…

 

J’opte toujours pour la voie du juste milieu

C’est la plus difficile… et la moins valorisée dans notre culture occidentale ! « La tranquillité de l’âme résulte pourtant de la modération et de l’harmonie de l’existence, comme l’avait conceptualisé le philosophe grec Démocrite, souligne Ariane Bilheran. La démesure est un péché d’orgueil : l’homme se croit omnipotent et omniscient. Il n’accepte pas « sa juste place » dans l’univers, qu’il veut sans cesse dominer. Et comme il en veut toujours plus, il en nourrit frustration, ressentiment et colère. »

Comment faire, en pratique ?

On commence par régler notre météo intérieure ! « Portez chaque jour attention à vos humeurs, et cultivez l’apaisement, la compassion et la joie si vous sentez que votre état d’âme s’est dégradé, conseille la psychologue. Veillez également à aligner le plus possible vos émotions, vos pensées, vos paroles et vos actes : c’est la clé de l’harmonie. Souvent, pour trouver l’équilibre, l’homme a besoin d’expérimenter au préalable chaque opposé. Le tout est de le faire en conscience, pour ne pas se figer dans un excès et conserver une souplesse de l’esprit. »

J’agis selon des principes moraux, sans craindre de passer pour « vieux jeu »

Dans une société en perte de repères, on a vite fait de se fabriquer sa propre morale ou de suivre une « éthique », « terme édulcoré dont la visée a précisément été de contribuer à déstructurer la morale, laquelle n’est pas relative mais parle des lois cosmiques, c’est-à-dire d’harmonie du monde », dénonce Ariane Bilheran, qui nous invite à revenir aux quatre valeurs supérieures et absolues enseignées par la Grèce ancienne que sont le Bien, le Bon, le Vrai et le Beau. « La loi morale n’est pas une somme d’interdits poussiéreux dont il conviendrait de se défaire, insiste la psychologue. Elle est garante de notre intégrité et du cadre civilisateur. Le bien, c’est ce qui construit le vivant. Le mal, c’est ce qui le détruit. L’humain n’est pas un être auto-engendré ni autosuffisant : pour se développer, il doit se relier à deux dimensions qui le transcendent, la dimension temporelle (horizontale : il s’inscrit dans la ligne d’un avant et d’un après), et la dimension spirituelle de la terre au ciel (verticale), à l’idée d’une justice « divine ». »

Comment faire, en pratique ?

Tenter d’articuler la recherche du Beau, du Vrai, du Bon et du Bien, « ce carré parfait qui fera de nous un être meilleur », insiste la psychologue, qui rappelle qu’une chose peut être belle sans être vraie, ou vraie sans être bonne… Et gare au compromis dans ce domaine ! « Ces valeurs ne supportent aucun relativisme, prévient-elle. Prenons l’exemple du beau. Aujourd’hui, on cherche à nous faire croire qu’une œuvre d’art peut se travestir en objets réduits au stade « pipi-caca », alors que la raison d’être de l’esthétique est bien la recherche de l’harmonie.

 

 

6 profils à fuir

- L’ogre : il vous dévore, en vous volant votre imaginaire. Il vous dénigre en permanence, minimise vos réussites, se réjouit quand vous allez mal.

- Le  dragon : Il conserve un trésor qu’il ne faut pas toucher ! Sa principale motivation : prendre, sans rien donner en échange.

- Le ruminant : il parle sans cesse de ses problèmes, dans une vision pessimiste de l’existence, pour se faire consoler.

- L’inquisiteur : il scrute vos moindres faits et gestes et ne perd jamais une occasion de vous juger. En sa présence, vous vous sentez observé(e) en permanence.

- L’ignorant : complaisant envers lui-même, il ne cherche ni à apprendre, ni à progresser. Mais il peut aussi vous mentir pour vous maintenir dans l’ignorance afin de mieux vous dominer.

- Le lâche : comme Ponce-Pilate, il « s’en lave les mains » ! En cas de coup dur, vous ne pourrez jamais compter sur lui. Privilégiant son confort, il refuse de prendre des risques.  

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