Rondeur
Vu le nombre d’éléments offensifs dans l’effectif madrilène, Zidane fera nécessairement des malheureux en choisissant son équipe. «
L’entraîneur doit faire comprendre que, dans son groupe, tout le monde contribue au succès, mais que toute équipe a besoin d’un équilibre
», explique Gérard Houllier, directeur mondial football du groupe Red Bull et ancien entraîneur de Liverpool.
En d’autres termes, il lui faudra développer des trésors de diplomatie pour faire accepter à tel ou tel joueur, qui serait titulaire indiscutable dans la quasi-totalité des clubs européens, qu’il n’est que remplaçant dans son club actuel pour des raisons tactiques.
«
Il faut un technicien expert, mais aussi capable d’entrer dans la tête des joueurs pour en tirer le meilleur, abonde Marcello Lippi, ex-entraîneur de Zidane à la Juventus. Certains sont excellents dans la méthodologie mais ont du mal à comprendre les joueurs et à s’adapter à leur jeu. D’autres sont moins scientifiques mais comprennent tout car ils ont la sagesse et les pieds sur terre et savent choisir les joueurs qu’il faut.
» Zidane a en tout cas l’avantage de bien connaître l’effectif madrilène.
Suivez le guide
«
Il faut que les joueurs, individuellement et collectivement, progressent
» grâce à l’entraîneur, expose Gérard Houllier. Zidane «
peut apporter encore quelque chose aux joueurs, par de petits détails, pour enrichir encore leur registre de jeu
». «
Les grands joueurs eux-mêmes veulent quelqu’un qui les guide de façon forte et sûre, juge Marcelo Lippi. Pas un père, ni un frère ou un copain. Mais quelqu’un qui te fait gagner et qui te fait signer de meilleurs contrats.
» Pour ce faire, Zidane devra trouver la bonne organisation pour que le Real, péniblement troisième de Liga sous la houlette de Benitez, redevienne un grand d’Espagne et d’Europe.
Pression permanente
Pour l’ancien entraîneur du Bayern Munich Ottmar Hitzfeld, c’est simple : Zidane entraîneur du Real Madrid, «
c’est une folie
». «
Zidane n’a rien prouvé comme entraîneur et il est désormais en charge des plus grandes stars mondiales
», assène l’ex-sélectionneur de la Suisse, évoquant «
une tâche incroyablement difficile
».
Entraîner un club professionnel de football n’est déjà pas une promenade de santé, mais s’asseoir sur le banc d’un grand d’Europe, c’est subir une pression terrible et s’exposer à une exigence immédiate de résultats, de la part du public, des médias, des joueurs comme du club tout entier. «
Dans un club de haut niveau européen, il y a une habitude, une tradition de gagner des trophées, décortique Gérard Houllier. Plus que des résultats, c’est surtout des trophées qu’on demande dans ces clubs car les résultats peuvent être bons, mais pas suffisants pour gagner quelque chose.
»