Changer de vie comme elles, en seriez-vous capables?


PSYCHOLOGIE - À quand remonte la dernière fois où vous avez évoqué le fait de changer de vie? Peut-être ne l’avez-vous jamais envisagé…Ou peut-être que la question revient parfois sur le tapis dans ces discussions de fin de soirée où l’on refait le monde, on se plaint du rythme au bureau, de ses collègues, du contenu indigent de son travail. On se fantasme alors entrepreneuse de génie, on répertorie nos trois idées révolutionnaires… Et là c’est le drame en repensant à toutes ces choses auxquelles on a réfléchi et qui n’ont jamais abouti: ce tour de monde l’année de ses 25 ans, par exemple.

La journaliste Amandine Grosse a donné la parole à des hommes et des femmes qui ont dessiné une nouvelle trajectoire dans leur vie. Ces 28 portraits regorgent d’expériences très différentes. On apprend même que Davina, co-déesse du fitness dans les 80’s, s’est reconvertie dans le bouddhisme. Cette diversité d’expériences montre que tous les parcours existent et surtout qu’il ne faut pas avoir peur de se lancer.

“Il n’est pas nécessaire d’avoir fait 3 tours du monde et 4 métiers différents pour être épanoui.”

Mais dans un contexte économique tendu, certains hésitent, même si la société actuelle valorise beaucoup la réalisation de soi. “Devenir le héros de sa propre vie”, résume la journaliste -collaboratrice de Cheek Magazine- et auteure Amandine Grosse avec des mots qui sonnent comme une pub pour Lacoste. Un propos qu’elle nuance en rappelant “que la quête de la singularité peut vite devenir une tyrannie, c’est d’ailleurs le piège dans lequel il ne faut pas tomber”. Et d’affirmer: “Il y a un vrai travail à faire sur la définition du bonheur et de réussite de vie. Il n’est pas nécessaire d’avoir fait 3 tours du monde et 4 métiers différents pour être épanoui.”

La sociologue Aurianne Stroude, interviewée dans l’ouvrage, rappelle qu’en général les raisons de ces changements de trajectoires ne sont pas toujours aussi belles que les histoires qui en découlent. “La question du burn out, du stress et de la souffrance au travail revient souvent, constate-t-elle. Les individus se tournent alors vers le changement pour ne pas rester dans cette situation.” L’enjeu est donc de se poser les bonnes questions. Pour éviter de tergiverser pendant des semaines et des mois, rien de tel que de passer au concret.

“En France, on a tendance à dire qu’on ne peut rien faire, qu’il est difficile d’entreprendre mais c’est faux!”

Une des grandes forces du livre concerne ce dernier aspect: Amandine Grosse livre un carnet pratique très concret où l’on apprend une foule de conseils et d’adresses ou d’organismes vers qui se tourner en fonction de son projet. “En France, on a tendance à dire qu’on ne peut rien faire, qu’il est difficile d’entreprendre mais c’est faux!”, affirme la journaliste qui souligne que de nombreuses aides financières ou logistiques existent. Autre conseil suggéré: il ne faut pas hésiter à prendre des contacts et rencontrer le maximum de personnes qui pourront vous renseigner. Bref, si vous avez la boule au ventre en cette rentrée, la lecture de ce livre vous permettra peut-être de vous poser les bonnes questions! Focus sur 3 de ses héroïnes.

Virginie Pham, 28 ans, d’ingénieure nucléaire à entrepreneuse dans le secteur de l’esthétique

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Maxime Fauché et Virginie Pham DR

Le déclic? “En fait mon déclic vient d’un statut Facebook! À l’époque, j’étais consultante dans des bureaux d’études en ingénierie. On est de petits pions et on ne voit pas ce qu’on apporte à ces grosses boîtes. Je me cherchais mais je n’avais pas cette envie particulière d’entreprenariat. C’est grâce à Maxime Fauchet, mon actuelle associée, que je me suis lancée. Elle cherchait quelqu’un pour la réalisation de son projet: proposer des services de manucure pour les entreprises. Les salariées réservent et payent en ligne et se font faire les ongles sur leur lieu de travail. Il y avait de la peur, surtout de la part de mes proches, mais financièrement j’avais la chance d’avoir le chômage.”

Un regret? “De mon ancienne vie, je regrette mon salaire mais surtout le fait de pouvoir vraiment déconnecter. Aujourd’hui, j’ai tout le temps notre entreprise dans la tête, même le week-end, les jours fériés et pendant les vacances!”

Un conseil? “En fait, je crois que je n’ai pas écouté les conseils. Oui, je dirais qu’il ne faut pas se laisser polluer par le flot de conseils qu’on te donne. Et surtout: même si ton projet est risqué, ça vaut le coup!”

Son actualité: Manicult vient de sortir une application BeCult téléchargeable sur iTunes.

Cécile Guignard, 35 ans, de directrice artistique dans la pub à créatrice de meubles

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Cécile Guignard DR

Le déclic? “Une table en bois que j’ai trouvée dans la rue et que je me suis amusée à retaper. Depuis 7 ans, je travaillais comme une dingue dans une grosse agence de pub. À cette époque, je ne savais même pas que j’aimais le bricolage! En 2010, j’ai quitté mon poste car j’en avais marre, sans savoir ce que j’allais faire. J’ai mis à peu près deux ans à créer De derrière les fagots.”

Un regret? “Spontanément, rien! Et en réfléchissant il y a deux choses que je regrette de ma vie d’avant: une rentrée d’argent régulière et la compagnie de collègues. J’ai d’ailleurs pris depuis un atelier partagé. Et pour l’anecdote, beaucoup de mes anciens collègues ont été mes premiers clients.”

Un conseil? “Je ne conseillerai jamais à quelqu’un de quitter son boulot. Quand tu quittes ton boulot, c’est une évidence, tu n’as pas besoin que quelqu’un te dise de le faire. Mon conseil? Il faut se dire que si on se lance et que ça ne marche pas, c’est pas grave. On pourra toujours faire autre chose ou revenir à son métier précédent!”

Son actualité? Développer une marque de mobilier avec son collectif L’établissement.

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