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Budget: Di Rupo adoucirait de nombreuses mesures

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Une négociation budgétaire est un savant mélange de relations humaines, de psychologie, de gestion de la ligne du temps, de chiffres et de propositions de fond.  C’est l’ensemble de ces paramètres que le formateur tente de maitriser, plus ou moins contrarié par les attentes ou les exigences de ses potentiels partenaires. Commençons par la méthode. On vous avait annoncé un changement hier matin. Il s’est confirmé : ils ne sont plus que 8 au tour de la table, un représentant par parti, Elio di Rupo et sa chef de cabinet.

On pronostiquait un nouveau document, il a bien été distribué, mais avec une petite subtilité. Dans ce tableau de 3 colonnes les chiffres de la nouvelle proposition n’étaient pas renseignés, c’était donc un tableau en partie vierge, avec des trous que les négociateurs ont dû remplir à la main. Un « truc » d’Elio Di Rupo pour obliger les présidents de parti à rester concentrés et à écouter l’intégralité de son exposé. La méthode a un peu surpris, il y  a même eu quelques grincements de dents, mais tout le monde a finalement joué le jeu. Ensuite 2 heures de pause pour  consulter les experts dans chaque camp. Les présidents de parti se sont retrouvés vers 21h30, ils sont donc restés 9 heures ensemble pour négocier. A 6h30, constatant la fatigue, il a donc décidé de faire une pause.

Pas de déclaration à la sortie, ce qui est plutôt bon signe et confirme que nous sommes bien dans une dynamique de négociation et que tout le monde accepte de rester discret.

Alors maintenant, que sait-on du  fond ? C’est très difficile de donner des détails sur une négociation qui n’est pas aboutie. Tous les éléments qu’on peut vous donner maintenant, notamment les chiffres sont susceptibles d’être remis en cause. Dans l’épure d’hier soir, il  semble que le formateur ait en tout cas « lissé » un certain nombre de mesures qui posaient problèmes à ses partenaires. Quelques exemples :

1. Les titres-services :  leur prix passerait à 8,5 euros en 2013 mais l’idée d’un plafond au-delà duquel il y aurait une augmentation forte est abandonnée, on réfléchissait à une indexation à partir de 2013 et à un plafond pour les « très gros volumes ».

2. L’épargne :  on ne touche pas aux livrets en dessous de 60 000 euros, la hausse du précompte ne rapporterait plus que 860 millions au lieu d’un milliard 100 prévu dans le précédent document

3. Les voitures de société : là le formateur ne prévoit plus que 300 millions de rentrée à la place de 500, les voitures les plus polluantes seraient les plus taxées

4. L”impôt de crise sur les grands patrimoines : il serait remplacé par un impôt sur les revenus du patrimoine, ce n’est pas la même chose, gain espéré pour l’Etat 200 millions au lieu de 400

S’il y a moins de recettes nouvelles, il y a forcément moins de dépenses.  Avec des modifications substantielles notamment pour les stages d’attente en matière de chômage. La période sans indemnités pour les jeunes demandeurs d’emplois sera plus longue. Et, passé un certain temps, on ne pourra plus rester dans le stage d’attente, plus d’indemnité à vie quand on a jamais travaillé, c’est l’idée. Certaines sources annoncent d’ailleurs que l’épure du formateur, à force de lisser les recettes ne serait plus tout à fait en mesure d’atteindre les fameux 11 milliards.

A la lecture des exemples ci-dessus  le formateur a fait un pas vers les demandes des sociaux chrétiens et des libéraux.  Un pas qui était jugé substantiel pour certain domaines mais qui restait insuffisant dans d’autres dossiers faisaient savoir ces partenaires, mais l’ambiance autour de la table est restée bonne nous disait-on ce matin.  Bonne, mais studieuse, on négocie avec pugnacité chaque ligne. On soulignera aussi que les négociateurs travaillent sur des mesures à 3 ans. L’épure budgétaire couvre les années 2012, 2013 et 2014.

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