Babycall : la paranoïa de Noomi Rapace (3,00)

Babycall : la paranoïa de Noomi Rapace Babycall - 3,0/5(3,00)

Babycall - Noomi Rapace, Vetle Qvenild Werring Pål Sletaune tisse une toile sur fond de psychologie en voulant aborder le fantastique illusoire. En négligeant la nature même de la paranoïa, Babycall caresse seulement certains classiques du genre. Il déconcerte et questionne mais ne tourmente pas comme ses prédécesseurs.

 

Babycall - Noomi RapaceAnna fuit son ex-mari violent, avec son fils de 8 ans, Anders. Ils emménagent à une adresse tenue secrète. Terrifiée à l’idée que son ex-mari ne les retrouve, Anna achète un baby phone pour être sûre qu’Anders soit en sécurité pendant son sommeil. Mais d’étranges bruits, provenant d’un autre appartement viennent parasiter le baby phone. Anna croit entendre les cris d’un enfant...

 

Babycall - Noomi RapaceAprès Next Door, Pål Sletaune reprend part au festival Gérardmer en jouant à nouveau sur les peurs des spectateurs. Babycall, à juste titre, retrace l'angoisse du baby-phone, les craintes maternelles qui empêchent de dormir la nuit. Dans ce thriller psychologique, le réalisateur, place Noomi Rapace au centre de la névrose, en attisant tout autant la paranoïa derrière comme devant la caméra. L'appartement devient alors la prison de verre, d'Anna et de son fils, Anders, enfermant les échos des cris et des éclats de l'appareil. A l'image de la protagoniste, le spectateur se faufile alors dans un voyage sur la confiance, la véracité des faits et la part d'irrationnel qui s'échappent à la vie en contribuant à forger la notion d'épouvante. La compassion nous anime tant pour la femme que pour la mère, pour l'enfant que pour le fils, puisque l'on croit, dès lors, à la volonté de protection réelle.

 

Babycall - Noomi Rapace, Vetle Qvenild WerringSi Pål Sletaune revisite Polanski avec Répulsion, les images au contraire ne choquent pas, mais suggèrent. Le fantasme et l'illusion tiennent à l'agoraphobie et au malaise régnant. Non loin également du sixième sens de M. Night Shyamalan, Babycall trompe, en entretenant, des prémices au final révélateur, l'ambiguïté de la supercherie. La manipulation opère même si à défaut, d'être pris dans l'engrenage du trouble, l'émotion se perd successivement à l'empathie. Touchant au fantastique, le film s'arrête là ou il aurait pu commencer, et s'exproprie son originalité comme sa crédibilité. Malgré cela, il déstabilise et fragilise lorsque les lumières s'éteignent mais ne laisse en mémoire que le jeu surprenant de Noomi Rapace.

 

Par Audrey Meunier

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