Attentats dans Paris : comment en parler aux enfants ? Les …

Est-ce que les terroristes vont venir me tuer ?  Pourquoi ont-ils tué des gens ? C'est quoi l'état d'urgence ? Pourquoi n'y a-t-il pas école ? Quelques heures après les attentats qui ont frappé Paris vendredi soir, il est difficile de trouver les mots pour en parler aux plus jeunes. Faut-il minimiser pour rassurer ? Dire la vérité crue ?

Le réseau de psychologues du groupe Visov a publié ce samedi une série de conseils simples pour aborder - avec la prudence nécessaire  - les terribles attentats qui ont frappé Paris. "Hélas, il n'y a pas de mots, de phrases magiques qui permettraient de mettre du sens là où il n'y en a pas."

Dans un premier temps.
"Dans un premier temps, il s'agit aussi de permettre à l'enfant de sortir de la submersion d'informations dans laquelle est il est plongé et dont il ne peut appréhender le contenu par la vitesse de la transmission de celles-ci. Sans compter qu'elles contiennent une forte charge émotionnelle que le "matériel psychologique" selon l'âge des enfants ne permet pas de "traiter" tel que peut le faire l'adulte.

Restaurer l'espace temps :
Parlez de l'événement en le situant dans un espace (Paris, c'est là en France et nous habitons ici), dans un temps (c'était pendant qu'il faisait nuit... le 13 novembre.)

Parler de l'événement et de ses émotions :
"Je suis triste, en colère, angoissé... mais ce n'est pas de ta faute, tu n'y es pour rien, c'est à cause d'événements graves.

Parler de ses émotions dans une certaine mesure où elles ne submergent pas le discours au risque que l'enfant ne retienne que les émotions et non les mots qui sont posées sur la situation. En parler avec détachement, froideur, est un décalage que percevra l'enfant et qui peut l'amener à plus d'incompréhension encore. Déculpabiliser l'enfant de votre état émotionnel dont il pourrait se rendre responsable  et qu'il tenterait de réparer avec ses moyens. Autre bon reflexe :  Lui permettre d'en parler, quand il en a l'âge et s'il le souhaite. "Ouvrir le dialogue, le discussion, l'inclure dans les conversations : qu'en penses-tu ?"
 

La parole, le dessin,
En parler doit rester une possibilité pour l'enfant. En outre, d'autres médias que la parole sont possibles notamment le dessin, le jeu qui pettent en scène des représentations des émotions et du vécu de l'événement.

Ne pas avoir réponse à tout
Voici une phrase suggérée par Vidov : "Est-ce qu'il va y avoir la guerre, papa ?" "Je ne l'espère pas, le gouvernement fait des choses pour nous protéger..."

 

 

 

Six point clés :

1. Vérifiez que votre enfant a bien envie d'en parler
2. S'il en a envie, partez des questions qu'il se pose lui : faites parler votre enfant, prenez le temps pour qu'il pose ses questions
3. Répondez de manière simple, compréhensible, intelligible : vous parlez à un enfant de 6 ou 8 ou 10 ans, adaptez votre discours
4. Si vous devez utiliser des mots difficiles (terroriste, islamiste...), expliquez-les. Au besoin, allez voir ensemble dans le dictionnaire
5. Expliquez bien la différence entre les évènements (les faits) et les opinions : les enfants confondent souvent les deux
6. Il n'y a pas de différence selon les tranches d'âge :
- La réalité est la même pour tous. Si la réalité est choquante, il est normal que votre enfant soit choqué. Comme vous !
- à vous, parents , de vous adapter aux questions des enfants en fonction de leurs âges, petits ou grands. En donnant davantage de détails aux plus grands. Ainsi, plus l'enfant est petit, plus il faut "parler petit", faire des phrases encore plus courtes et encore plus simples. Faites davantage attention au vocabulaire pour les petits. Par exemple, les mots "valeurs de la République" sont compréhensibles à 16 ans pas à 8 ans. Donc, il faut expliquer mot à mot aux enfants de 8 ans.  
 
 

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