Un lycéen qui déprime n'a pas forcément envie d'en parler. Pour encourager les jeunes à briser le silence, la ville de New York parie sur les textos.
La mairie vient de lancer Teen Text, un service de soutien psychologique pour lycéens via SMS, rapporte le New York Times. Pour l'instant, 18.000 élèves new-yorkais font partie du projet pilote, qui permettra aux jeunes d'envoyer gratuitement (et anonymement) des textos à une équipe de psychologues qui répondra aussi par textos. Ces professionnels auront accès au numéro de leur interlocuteur, ce qui leur permettra de le localiser pour envoyer des services d'urgence si nécessaire.
C'est Chiara de Blasio, la fille du maire de New York, Bill de Blasio, qui est sur l'affiche de lancement du projet.
En 2013, juste après l'élection de son père à la mairie, elle avait révélé dans un message vidéo avoir souffert de dépression pendant toute son adolescence, et évoqué sa lutte contre la dépendance à l'alcool et la drogue.
Pour le lancement de Teen Text, elle a fait un discours très personnel dans un lycée de Brooklyn, au cours duquel elle a parlé de ses moments de dépression. «Je pleurais tout le temps. Mes interactions sociales faisaient que je me détestais. Je voulais me cacher dans un trou et y dormir pour toujours», a confié Chiara.
Sa mère, Chirlane McCray, mène une campagne pour améliorer les services offerts par la ville en matière de santé mentale. Au moment de la présentation du projet SMS, elle a cité une étude selon laquelle plus d'un quart des lycéens de la ville se sentent tristes et désespérés tous les jours pendant plus de deux semaines.
L'initiative new-yorkaise est inspirée par la Crisis Text Line, un service de soutien par texto qui existe aux Etats-Unis depuis 2013. Six mois après son lancement, l'association disait avoir déjà échangé près d'un million de textos avec 19.000 adolescents. Les échanges de SMS entre adolescents et bénévoles –qui ont en général une vingtaine d'années– durent en moyenne plus d'une heure, et plus longtemps encore lorsqu'il semble y avoir un risque de suicide.
Un article du New Yorker sur le sujet précisait que «de nombreuses études confirment l'efficacité de l'écriture comme intervention thérapeutique», dans la mesure où écrire, même une série de textos, «permet de prendre de la distance par rapport à des sentiments intenses, immédiats et souvent impulsifs».
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