À l’université de Guingamp, la méditation dissipe le stress

La nuit tombe sur le campus de l'Université catholique de l'Ouest à Guingamp (Côtes d'Armor). Le hall, qui en journée palpite aux rythmes des va-et-vient incessants, s'est dépeuplé. Seul quelques jeunes femmes empruntent le couloir pour gagner l'amphithéâtre. Un lieu de rassemblement qui, pour l'occasion, devient le théâtre d'un cours quelque peu atypique...

Depuis quelque temps, sous la houlette d'Agnès Catelain, responsable de la filière psychologie et carrières sociales, l'assemblée vient se nourrir d'une méthode « antistress ».

En ce mercredi d'après trève des confiseurs, le groupe s'avère restreint. « Habituellement, ils sont neuf filles et un garçon, glisse l'enseignante, sourire en coin. Ce soir, elles ne sont que quatre. » Nolwenn, Marine, Aurélie et Aude rejoignent d'emblée l'estrade. Et prennent place aux côtés de leur professeur, marquant ainsi le départ d'une séance de deux heures, pour goûter « aux bienfaits de l'ici et maintenant ».

« J'étais plus détendue »

Après l'avoir personnellement mise en pratique, la responsable dispense, sans parcimonie, la méthode, dite « de pleine conscience », mise au point par Jon Kabat-Zinn, professeur de médecine aux États-Unis. En début d'année, la docteur en psychologie a proposé aux étudiants en première année de psychologie de participer à huit séances. « Les 55 étudiants ont tous ont été soumis à une petite batterie de tests pour évaluer leur stress, commente la responsable. Les dix étudiants, qui d'emblée avaient souhaité suivre cette session, se sont avérés les plus prédisposés à cet état. »

Exercices de respiration et de marche très lente alternent avec la quête en son for intérieur de ses émotions. Un temps de méditation qui permet de s'asseoir dans le temps présent et d'arrêter de se projeter dans le futur. « Cette pratique, peu développée en France, tend à briser les automatismes que chacun d'entre nous déploie lorsque nous sommes en proie au stress, souligne l'enseignante. Savoir mettre un mot sur ses émotions est un premier pas pour les accepter et éviter de les ressasser. »

Une succession de petits apprentissages que les étudiants découvrent avec Agnès Catelain, lors des séances. Mais qu'ils doivent réitérer chez eux pour tenter d'engendrer de nouveaux automatismes, cette fois bénéfiques et non plus néfastes. « Lors des derniers partiels, j'ai pu me rendre compte que j'étais plus détendue, intervient Aude. Auparavant, avant chaque examen, je n'en pouvais plus d'attendre les sujets. Là, j'ai respiré et j'ai attendu, sans stress, qu'on nous remette les copies... »

Comme Nolwenn, Marine et Aurélie, la jeune femme goûte à une sérénité lentement, mais sûrement, retrouvée. Une méthode que ces étudiants en psychologie seront peut-être amenés à mettre à profit dans leur vie professionnelle à venir...

Fabienne MENGUY.

 

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