11 idées reçues sur les hypersensibles

PSYCHOLOGIE - Dans une société qui valorise le pouvoir, la sensibilité peut être considérée comme un défaut. Les personnes sensibles sont parfois perçues comme excessivement délicates, discrètes et distantes. D’après la chercheuse Elaine N. Aron, docteur en philosophie, l’hypersensibilité est cependant plus utile qu’on ne le pense généralement. Les idées fausses sur les gens qui, comme le dit Aron, "ressentent les choses avec plus de vivacité" sont d’ailleurs légion. En voici quelques exemples…

1. Ils sont faibles

Nous avons tendance à ranger les gens dans des cases, et les hypersensibles ne possèdent généralement pas les qualités que nous associons à l’idée de puissance. "Il y a différents types de faiblesse", explique Elaine N. Aron au Huffington Post. "Ces personnes étant plus sensibles à la douleur, elles s’efforceront de ne pas rentrer dans les rapports de force, ce qui pourra donner l’impression qu’elles se laissent marcher sur les pieds. Elles sont aussi plus facilement émues, et pleurent davantage."

Mais leur capacité d’empathie et d’intuition présente un autre avantage: "Les hypersensibles voient ce que les autres ne remarquent pas."

2. Ils sont introvertis

Pour beaucoup, l’hypersensibilité est synonyme d’introversion. Mais bien que ces deux traits de caractère soient similaires par certains aspects (notamment dans le fait d’être plutôt en retrait ou d’avoir besoin de prendre du temps pour soi), Elaine N. Aron indique qu’ils ne sont pas identiques. Elle a d’ailleurs observé que 30% environ des hypersensibles qu’elle a étudiés étaient des extravertis.

3. Ils se vexent facilement

Les gens sensibles ont du mal à recevoir des critiques, et quand on leur en fait, ils les intériorisent au lieu de s’en formaliser. Parce qu’ils font tout pour ne pas se faire remarquer, les hypersensibles devancent souvent les critiques ou évitent de croiser ceux qui sont susceptibles de leur en faire, suggérait Elaine N.
Aron au Huffington Post
lors d’une précédente interview.

4. Ils sont timides

L’une des principales idées reçues sur les hypersensibles est qu’ils sont timides ou névrosés, explique Elaine N. Aron. C’est peut-être dû à leur crainte d’être critiqués ou à leur attitude réservée, mais la chercheuse souligne qu’il est essentiel de faire la distinction: "La timidité est liée à la crainte d’être évalué socialement, et elle n’est pas innée. Beaucoup de gens travaillent sur ce sujet de nos jours, sans comprendre ce qu’il y a derrière. Ils s’intéressent moins à sa cause qu’à sa manifestation".

5. Seules les femmes sont hypersensibles

La sensibilité n’est pas fonction de la taille, du poids, du genre ou de la profession de chacun. Selon Elaine N. Aron, les hommes touchés par ce phénomène sont tout aussi nombreux que les femmes. "Nos sociétés ont du mal à accepter les hommes sensibles mais ils existent. Votre physique et votre masculinité importent peu, que vous soyiez un homme ou une femme. Ce n’est pas une question de taille."

6. Ils souffrent souvent de troubles physiques ou mentaux

Comme pour beaucoup d’autres traits de la personnalité, cela dépend des facteurs liés aux gènes et à l’environnement. En moyenne, une personne hypersensible ne présente pas un profil à risque pour les maladies physiques ou mentales, explique Elaine N. Aron. A vrai dire, si vous avez la chance de vivre dans un environnement stable, cela peut même vous procurer un avantage. "Les hypersensibles sont généralement plus équilibrés et plus résistants", ajoute-t-elle.

La chercheuse remarque aussi qu’il n’y a pas de corrélation entre l’autisme et l’hypersensibilité, comme le pensent beaucoup de personnes. Ces deux catégories d’individus ont tendance à se laisser facilement débordement par leurs émotions – surtout quand ils sont petits – mais Elaine N. Aron insiste sur le fait qu’il existe bien d’autres facteurs auxquels les parents doivent être attentifs, et dont ils doivent discuter avec leur médecin. "Le diagnostique est assez compliqué dans la petite enfance, et les erreurs sont fréquentes dans l’un et l’autre cas, mais ce sont deux choses très différentes", indique-t-elle.

7. Leur hypersensibilité restreint leurs perspectives d’évolution au travail

La très grande intuition des hypersensibles peut leur être utile. "Ce n’est handicapant ni au travail ni dans les rapports humains », commente la chercheuse. "Les hypersensibles peuvent s’appuyer sur leurs observations et grimper les échelons. Ils savent faire des propositions sans s’attirer les quolibets de leurs collègues ou de leur hiérarchie."

8. Ils sont agoraphobes

Les hypersensibles préfèrent s’adonner à des activités solitaires (y compris quand ils font du sport) mais cela ne veut pas dire qu’ils n’aiment pas les fêtes ou les grandes réunions. D’ailleurs, ils s’épanouissent souvent au contact d’autrui et certains trouvent même une certaine sérénité dans les rassemblements importants, explique Elaine N. Aron.

9. Ils n’aiment pas prendre de risques

Contrairement à un mythe très répandu, les hypersensibles ne brûlent pas de s’enfermer chez eux ou d’être constamment au calme. Beaucoup sont à la recherche de sensations fortes, comme le surf ou les voyages au long cours. Elaine N. Aron explique qu’ils choisissent aussi des carrières dans lesquelles ils peuvent se servir de ce trait de caractère pour donner du sens à ce qu’ils font, comme le journalisme ou d’autres activités de service.

10. On les repère facilement

La plupart du temps, ils ne se distinguent en rien du commun des mortels, explique Elaine N. Aron. Mise à part l’envie de passer du temps seul ou de privilégier les restaurants calmes plutôt que les établissements bruyants, il est difficile de déceler leur hypersensibilité. "Ils passent totalement inaperçu", ajoute-t-elle. "Ils sont créatifs, observateurs et sont très empathiques. On recherche souvent leur compagnie."

11. Ils ne sont pas normaux

Selon Elaine N. Aron, qui étudie le phénomène de l’hypersensibilité depuis le début des années 1990, ils représentent près de 20% de la population. Si vous avez envie d’en savoir plus, vous pouvez faire ce test d’autoévaluation (en anglais).

Cet article, publié à l’origine sur le Huffington Post Etats-Unis, a été traduit de l’américain par Bamiyan Shiff pour Fast for Word.

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