La prochaine fois que quelqu’un vous accuse de prendre une décision irrationnelle, expliquez simplement que vous obéissez aux lois de la physique quantique.
L’utilisation de la physique quantique dans la psychologie
Une nouvelle tendance apparait en psychologie qui utilise non seulement la physique quantique pour expliquer la pensée paradoxale des humains, mais qui aide aussi les chercheurs à résoudre certaines contradictions sur le résultat des précédentes études psychologiques. Selon Zheng Joyce Wang et d’autres qui tentent de modeler notre prise de décision avec les mathématiques, les équations et les axiomes qui sont les plus proches du comportement humain sont ceux qui sont enracinés dans la physique quantique. Nous avons accumulé tellement de découvertes paradoxales dans le domaine de la cognition, notamment dans la prise de décision selon Wang qui est une professeure adjointe en communication à l’université de l’Ohio. Quand quelque chose contredit les théories classiques, nous le classons comme une chose irrationnelle. Mais d’un point de vue de la cognition quantique, certaines découvertes ne sont plus irrationnelles. Ces découvertes sont pertinentes avec la théorie quantique et le comportement des gens.
Dans 2 papiers publiés dans les revues Current Directions in Psychological Science (10.1177/0963721414568663) et Trends in Cognitive Sciences (10.1016/j.tics.2015.05.001), Wang et ses collègues expliquent leur nouvelle approche théorique dans la psychologie. Leurs travaux suggèrent que la pensée dans le domaine quantique permet aux humains de prendre des décisions face à une incertitude et cela nous permet de nous confronter à des questions complexes en dépit de nos ressources mentales limitées.
Les limites du modèle classique en psychologie
Quand les chercheurs étudient le comportement humain en utilisant des modèles mathématiques classiques de rationalité, certains aspects du comportement humain ne cadrent pas. D’un point de vue classique, on a l’habitude de dire que ces comportements sont irrationnels selon Wang. Par exemple, les scientifiques savent que le fait de changer l’ordre des questions dans une étude va affecter la réponse des participants. On explique ces changements par des effets qu’on a dû mal à comprendre tel qu’un effet de transfert, d’ajustement ou qu’il y des parasites dans les données. Les instituts de sondage et d’études changent l’ordre des questions entre les participants pour tenter d’annuler cet effet. Mais dans un papier publié l’année dernière dans Proceedings of the National Academy of Sciences (10.1073/pnas.1407756111), Wang et ses collaborateurs ont montré que cet effet peut être prédit et expliqué par un comportement quantique des personnes.
Nous pensons à la physique quantique comme le comportement des particules subatomiques et non le comportement des gens. Mais l’idée n’est pas si farfelue selon Wang. Elle met aussi l’emphase sur le fait que sa recherche ne suppose pas que nos cerveaux soient des ordinateurs quantiques. D’autres groupes travaillent sur cette idée. Wang et ses collaborateurs ne se concentrent pas sur l’aspect physique du cerveau, mais comment les principes abstraits de la théorie quantique peuvent éclaircir les comportements humains.
Chaque décision est un chat de Schrödinger
Dans les sciences sociales et comportementales, nous utilisons beaucoup de modèles de probabilité selon cette chercheuse. Par exemple, nous analysons la probabilité qu’une personne va prendre une certaine décision. Ces modèles se basent sur la probabilité classique qui provient de la physique classique des systèmes de Newton. Et donc, il n’est pas exotique que les sciences sociales s’intéressent aussi aux systèmes quantiques et principes mathématiques. La physique quantique gère l’ambiguïté du monde physique. L’état d’une particule, l’énergie qu’elle contient et sa localisation. Et on calcule tous ces aspects dans des termes probabilistes. La cognition quantique se produit lorsque les humains doivent gérer mentalement l’ambiguïté. Parfois, nous ne sommes pas certains de ce que nous ressentons et nous sommes ambiguës sur les options que nous devons choisir. Nous devons aussi prendre des décisions avec une information limitée.
Notre cerveau ne peut pas tout stocker. Nous n’avons pas d’attitude claire sur les choses. Quand vous me demandez ce que je veux pour le diner, je dois réfléchir et proposer une réponse claire. C’est la cognition quantique. Je pense que le formalisme mathématique fourni par la théorique quantique est consistant avec ce que nous ressentons intuitivement en tant que psychologues. La théorie quantique n’est pas intuitive pour décrire le comportement d’une particule, mais elle est très intuitive pour décrire l’incertitude qui règne dans nos esprits. Wang donne l’exemple du chat de Schrödinger. Une expérience qui démontre que le chat peut être vivant ou mort et nous pensons à ces 2 possibilités. Et dans ce sens, le chat est à la fois vivant et mort en même temps. Cet effet est connu comme la superposition quantique. Quand nous ouvrons la boite, les 2 possibilités ne sont plus superpositionnés et le chat doit être vivant ou mort. Avec la cognition quantique, on doit considérer que chacune de nos décisions est un chat de Schrödinger.
Le modèle quantique pour expliquer de nombreuses découvertes en psychologie
Nous considérons toutes les options dans notre esprit. Pour un temps, toutes les options co-existent avec différents potentiels auxquels nous devons choisir. Et c’est la superposition. Et quand nous choisissons notre option, alors les autres options cessent d’exister. La tâche d’en faire une modélisation mathématique est difficile parce que chaque possibilité ajoute des dimensions à l’équation. Par exemple, un républicain, qui doit choisir pour le candidat pour la présidentielle de 2015, doit sélectionner entre 20 candidats. Et même une simple question telle que : Comment vous sentez-vous ? Implique de nombreuses réponses et dimensions.
Avec l’approche classique de la psychologie, la réponse n’aura pas de sens et les chercheurs doivent construire de nouveaux axiomes mathématiques pour expliquer le comportement dans ce cas particulier. Le résultat est qu’il y a beaucoup de modèles classiques de psychologie qui se contredisent entre eux et les modèles ne sont pas applicables dans chaque situation. Avec l’approche quantique, Wang et ses collègues estiment qu’on peut expliquer de nombreux aspects complexes du comportement avec seulement quelques axiomes. Le même modèle quantique peut expliquer que l’ordre des questions va changer le résultat du sondage, mais aussi éclaircir les violations de la rationalité dans le dilemme du prisonnier. Ce dilemme implique que des gens peuvent coopérer même si ce n’est pas dans leur meilleur intérêt de le faire. Le dilemme du prisonnier et l’ordre des questions sont 2 effets complètement différents dans la psychologie classique, mais on peut les expliquer par le même modèle quantique. Le modèle quantique peut donner une seule explication à de nombreuses découvertes qui semblent irrationnelles dans la psychologie avec l’approche classique.