Tournoi des VI nations
Vainqueur de l’Italie, privé de match face à l’Irlande, le XV de France va subir son premier vrai test en Ecosse cet après-midi, avec pour principal objectif de ne pas devenir la première équipe française battue à Murrayfield depuis 2006.
La psychologie parfois désarmante du XV de France n’aura échappé à personne au cours de l’histoire récente. Son parcours lors de la Coupe du Monde 2011 en Nouvelle-Zélande en a fourni le meilleur exemple.
Capables de dominer l’Angleterre (19-12) et de faire trembler les All Blacks en finale (8-7), ces Français cyclothymiques ont également subi une humiliante défaite face aux îles Tonga (19-14) lors de leur périple des antipodes, dans la droite ligne de celle enregistrée en Italie (22-21) dans le Tournoi 2011.
Une telle propension à déjouer face à des équipes réputées plus faibles a de quoi inquiéter avant d’affronter l’Ecosse, qui reste sur douze défaites lors des treize dernières confrontations face aux Français pour une victoire à Murrayfield en 2006 (20-16).
Dans le camp français, seuls Dimitri Szarzewski, titulaire tout à l’heure, et Julien Bonnaire, qui sera remplaçant, étaient de la partie en 2006. Mais la plupart ont vécu Rome en 2011 et Wellington face aux Tongiens et la leçon, jurent-ils, a bien été retenue.
Le manque de réussite chronique du XV du Chardon, encore aperçu en début de Tournoi face à l’Angleterre (13-6) et au pays de Galles (27-13), ne serait, en outre, qu’un trompe-l’oeil.
« Ils vont mettre énormément de rythme »
« Quand tu regardes les statistiques de possession, d’occupation, ils rivalisent avec les meilleures nations du monde » soulignait hier l’entraîneur français, Philippe Saint-André. Le successeur de Marc Lièvremont, qui n’a qu’un seul match à son actif à la tête du XV de France après le report de la rencontre face à l’Irlande pour cause de terrain gelé au Stade de France, ne possède pas assez de certitudes pour envisager une promenade de santé à Murrayfield. La victoire (30-12) contre l’Italie ne l’a que partiellement rassuré, notamment sur la capacité de ses troupes à tenir le rythme élevé promis par les Ecossais.
« Le rythme va être important. En moyenne, sur nos deux premiers matches, le temps de jeu était de 40 minutes, ce qui est élevé », a souligné l’entraîneur anglais de l’Ecosse, Andy Robinson.
Cette statistique a été martelée toute la semaine dans le camp français. « On sait qu’ils vont mettre énormément de rythme, on n’est jamais déçu à ce niveau-là face à l’Ecosse », a résumé le capitaine Thierry Dusautoir.
Aux Français de déployer leurs armes habituelles (conquête, défense) et de répondre présent dans le un contre un et dans la bataille du jeu au sol pour contrecarrer ce dessin.
Le réalisme affiché contre l’Italie sera aussi le bienvenu pour ce rendez-vous de Murrayfield qui constitue la première étape d’un mini-marathon de quatre semaines, avec France-Irlande reprogrammé dimanche 4 mars avant la réception de l’Angleterre et un déplacement final au pays de Galles. Mais l’important, pour l’heure, est de ne pas brûler les étapes.