SUICIDE chez l’Ado: STOP Project, l’initiative européenne qui dit …



Actualité publiée il y a 5h36mn

Tel un pouls de la  société, le suicide chez les enfants et les adolescents est un sujet de grande préoccupation pour les cliniciens qui traitent les problèmes de santé mentale des enfants et des adolescents, comme pour les philosophes et les sociologues. Un consortium d’experts européens en Santé mentale de l’enfant et de l’Adolescent a travaillé sur l’épidémiologie, la détection, la prévention du suicide chez les jeunes et la prise en charge des pensées suicidaires ou des facteurs de risque. Leur programme,  le STOP project (Suicidality: Treatment Occurring in Paediatrics) livre aujourd’hui un bilan d’étape sur le suicide chez les jeunes en Europe.

En 1910, la Société viennoise de psychanalyse, dont un des experts s’appelait Sigmund Freud parmi avait identifié perçu comme une épidémie croissante de suicide chez les jeunes.

Aujourd’hui le suicide reste un problème majeur de santé publique et de recherche d’autant qu’il est l’une des causes les plus fréquentes de décès chez les jeunes. Tous âges confondus, c’est la dixième cause de décès dans le monde représentant 1,5% de tous les décès. Environ 1 million de personnes meurent par suicide chaque année. Fréquemment corrélés à des troubles psychiatriques, notamment de l'humeur, de l'anxiété, de la personnalité, à la psychose ou à l’usage de substances, les comportements suicidaires peuvent aussi se développer indépendamment, en particulier chez les jeunes. Ainsi le risque de survenue d'idées suicidaires ou de tentatives de suicide (TS) augmente rapidement durant l'adolescence et l'âge adulte, puis se stabilise au début de la quarantaine.

Le plus grand risque pour les TS est à l'adolescence et l'âge adulte : Chez l’adolescent, le taux de prévalence en Europe est compris entre 19,8 à 24,0% pour les pensées suicidaires et entre 3,1% et  8,8% pour les TS. Le suicide est ainsi la deuxième cause de décès chez les jeunes, après les accidents. Les jeunes hommes sont plus nombreux que les jeunes femmes à décéder de leur TS, bien que les TS soient plus fréquentes chez les jeunes femmes. Les taux de suicide chez les jeunes continuent à augmenter, alors que ces taux diminuent chez les personnes âgées.

Les facteurs d'automutilation et de TS comprennent une vulnérabilité génétique et psychiatrique, des facteurs psychologiques, familiaux, sociaux et culturels. La relation entre les troubles psychiatriques et le suicide chez les adolescents est bien établie, tout comme les effets des médias, dont le rôle de l'Internet qui peut entraîner l'aliénation sociale comme, tout simplement, l'exposition aux comportements suicidaires par les autres ou encore l’accès aux « moyens » du suicide. L’automutilation est elle-même un facteur prédictif de TS, précise cet état des lieux, avec un risque de suicide « des centaines de fois » plus élevé. Tout comme le sont plus directement les pensées suicidaires. Le suivi de soins psychiatriques est enfin l’indicateur le plus évident, 50% des jeunes dans ce cas iront à la TS.

Assurer la continuité des soins pour les jeunes à (facteurs de) risque élevé est un défi : Ces jeunes plus vulnérables vont peut satisfaire aux conditions de bonne observance de leurs traitements. Or, une prévention efficace chez les jeunes consiste à agir sur les facteurs de risque, expliquent ces auteurs, ce qui passe par la reconnaissance et la prise en charge efficace des troubles psychiatriques. De nombreux enfants et adolescents ne reçoivent aucun traitement pour des troubles de l'humeur et autres troubles psychiatriques, qui sont facteurs de risque, or l’évaluation du risque de suicide devrait pouvoir être effectuée régulièrement pour prévenir efficacement le suicide.

Le projet STOP est actuellement en test chez des enfants et des adolescents afin de déterminer et de préciser les indicateurs prédictifs de pensées et de comportements suicidaires et pouvoir développer et mettre en œuvre des systèmes d'alerte pour les cliniciens, de risque suicidaire accru, justifiant une intervention précoce, en particulier lors de l’initiation d’un nouveau traitement. Un autre objectif du projet est son utilisation dans la pharmacovigilance pour détecter les médicaments associés au suicide, en particulier en cas de mise sur le marché de nouveaux médicaments.

Source: STOP Project (Visuel @Fotolia)

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Cette actualité a été publiée le 15/10/2012 par P. Bernanose, D. de publication, avec la collaboration
de P. Pérochon, diététicien-nutritionniste, coordinateur éditorial.

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