Actualité publiée il y a 5h11mn
Outil de recherche et de rencontre de partenaires romantiques mais aussi outil de surveillance, les réseaux sociaux peuvent devenir une source de tension entre partenaires amoureux. C’est ce que suggère cette étude menée à Ohio State University, en précisant les facteurs associés à l’usage de « surveillance électronique interpersonnelle ». Les conclusions de cette étude, non seulement contribuent à préciser le profil psychologique des utilisateurs qui surveillent ainsi leur partenaire, mais surtout à mettre en lumière l’intrusion des réseaux sociaux dans l’intimité du couple et leur potentiel de nuisance.
Alors qu’avec plus d'un milliard d'utilisateurs dans le monde, et principalement des jeunes, Facebook est devenu un phénomène sociologique et un outil de relations parfois intimes, l’étude a évalué son utilisation pour surveiller les « ex » et les partenaires actuels, et tenté de dresser le portrait des utilisateurs faisant cet usage de « surveillance électronique interpersonnelle ». Si la « simple » communication au sein du couple est la façon la plus directe de recueillir des informations sur la vie et les activités de l’autre, les partenaires emploient de plus en plus fréquemment d'autres stratégies comme observer les interactions de l’autre sur les réseaux. 4 facteurs ont été déjà suggérés pour cet usage, la possibilité d’aborder un futur partenaire, de vérifier des soupçons existants, d’archiver des données sur un partenaire, et de pouvoir faire tout cela dans l’anonymat. L’incertitude relationnelle a déjà été évoquée comme un facteur majeur de cet usage de surveillance, y compris après une rupture en cas d’incertitude sur l'avenir de la relation. Cependant, cet usage de surveillance ne semble pas déterminé uniquement par le type de relation et son degré d’incertitude.
Il s’agit ici d’une enquête en ligne, auprès de 328 utilisateurs de Facebook, 145 hommes et 183 femmes, âgés de 18 à 48 ans et interrogés sur la nature de leurs relations amoureuses (ex, actuelle, stable, préoccupante, anxiogène…), l’incertitude relationnelle, sur la pratique de cet usage de surveillance du partenaire amoureux et évalués pour cet usage à l’aide d’échelles (Tokunaga scale, Likert scale).
L’anxiété de l’utilisateur plus que la relation elle-même : Les facteurs identifiés sont,
· le niveau d’anxiété de l’utilisateur en général et dans la (les) relations
· la poursuite d’une relation virtuelle avec un ex (car ce sont les utilisateurs les plus craintifs et préoccupés qui ont le plus tendance à vouloir poursuivre la relation)
· mais pas le degré objectif d’incertitude relationnelle.
Des effets néfastes probables : Au-delà de ces facteurs associés à un usage de surveillance du partenaire, l’étude conclut aux effets néfastes de cet usage de Facebook, qui peut exacerber l’anxiété et l'inquiétude relationnelle. De tels utilisateurs seront plus susceptibles d'interpréter le contenu ambigu accessible sur Facebook de manière négative, ce qui peut créer des conflits ou nuire à la relation. Compte tenu de ce type d’usage de plus en plus courant, d’autres études doivent être menées afin pour mieux déterminer ces conséquences psychologiques mais « les utilisateurs doivent être conscients du potentiel et de l'importance des effets de la surveillance de leurs partenaires, ex et actuels sur Facebook.
Source: Cyberpsychology, Behavior, and Social Networking August 17, 2013 doi:10.1089/cyber.2012.0667 Social Networking Sites in Romantic Relationships: Attachment, Uncertainty, and Partner Surveillance on Facebook (Visuel© Flint Images - Fotolia.com)
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Cette actualité a été publiée le 26/08/2013 par P. Bernanose, D. de publication, avec la collaboration
de P. Pérochon, diététicien-nutritionniste, coordinateur éditorial.
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